Attaque au couteau à Rambouillet : un hommage se prépare, où en est l'enquête ?

Attaque au couteau à Rambouillet : un hommage se prépare, où en est l'enquête ? Trois jours après l'attentat, la mairie de Rambouillet a décidé de rendre hommage à la fonctionnaire de police, ce lundi à 17h30. L'enquête est toujours en cours, la piste de l'acte terroriste est privilégiée. Le père et deux cousins de l'assaillant sont toujours en garde à vue.

[Mis à jour le 26 avril à 10h59] La mairie de Rambouillet rendra hommage à Stéphanie, la policière décédée dans l'attentat de vendredi 23 avril, ce soir à 17h30. Véronique Matillon, maire de la ville des Yvelines a précisé qu'il s'agirait d'un "moment de recueillement" tout en sobriété pour "montrer notre soutien à sa famille, à ses collègues et aux policiers."

Le procureur du parquet national anti-terroriste, Jean-François Richard, est revenu ce dimanche sur le triste événement qui a endeuillé le commissariat de Rambouillet. Selon le procureur la radicalisation de l'auteur de l'attentat "parait peu contestable". Jamel G. semblait appartenir à une mouvance islamiste selon l'AFP et ses actes pourraient être prémédités. L'enquête est toujours en cours mais pour l'heure la piste de l'acte terroriste est la plus probable. Sur les cinq gardes à vue, cinq ont été levées ce matin selon une source judiciaire de BFMTV. Le père et les deux cousins de l'assaillant sont toujours entendus.

Quels sont les faits ? 

Vendredi 23 avril, en début d'après-midi, un homme muni d'un couteau a pénétré dans le commissariat de Rambouillet, dans les Yvelines, et a agressé une fonctionnaire de police de 49 ans. Selon les premiers éléments, l'assaillant aurait attaqué à la gorge la fonctionnaire de police avant de crier "Allah Akbar". Selon le procureur antiterroriste, Jean-François Richard, "l'auteur des faits s'est rapidement engouffré derrière la victime. Il l'a alors enserrée avec un bras et plaqué contre la vitre du sas tout en lui portant deux coups de couteau, l'un à l'abdomen, l'autre à la gorge", détaille le procureur antiterroriste lors d'une conférence de presse, dimanche 25 avril.

L'attaque au couteau est-elle un attentat ? 

Après cette attaque à Rambouillet, le parquet antiterroriste a été saisi. Cela officialise donc le caractère terroriste du drame. Le procureur a apporté des précisions, expliquant que l'assaillant avait notamment repéré les lieux. "Le déroulement et la réalisation des faits, la modalité du crime, la personne et les propos tenus par l’auteur au moment de la réalisation des faits nous ont décidé d’accepter notre saisine", a également indiqué le procureur sur place. Pour l'heure, aucune organisation terroriste n'a toutefois revendiqué l'attaque. Ce dimanche, on a appris que cinq personnes de l'entourage de l'assaillant avaient été placées en garde à vue, dont son père et deux de ses cousins.

Quel est le bilan

Le parquet des Yvelines, saisi, a annoncé quelques minutes plus tard que la fonctionnaire de police avait succombé à ses graves blessures au niveau de la gorge. L'assaillant est également décédé après avoir été blessé par arme à feu.

Qui est la victime ?

La victime était une fonctionnaire administrative au commissariat de Rambouillet et se prénommait "Stéphanie" selon les mots d'Emmanuel Macron. La policière était âgée de 49 ans et mère de deux enfants (13 et 18 ans). Elle exerçait depuis vingt-huit au commissariat des Yvelines comme chargée d'accueil. Christelle Gautier, la sœur de Stéphanie l'a décrit passionnée par son travail. "Elle se donnait corps et âme dans son travail (...) et elle le faisait avec plaisir", a-t-elle expliqué sur BFMTV. La policière semblait appréciée de ses collègues, "très discrète, toujours souriante et prête à aider tout le monde" selon une brigadière du commissariat de Rambouillet.

Qui est Jamel G, l'agresseur ?

Selon une source policière, il s'agit d'un homme, Jamel G., de nationalité tunisienne qui résidait à Rambouillet depuis 2015. Il était arrivé en 2009 en France et était inconnu des services de police et du renseignement. Il était âgé de 36 ans et avait été régularisé en 2019. Selon les premières informations sur l'enquête, plusieurs fichiers retrouvés sur le téléphone de l'assaillant indiqueraient une appartenance à la mouvance islamiste. À ce stade, la piste de l'acte terroriste est la plus probable. Selon l'AFP, les proches de Jamel G. ont constaté un changement dans les propos publiés sur ses réseaux sociaux, dès mars 2020. L'homme de 36 ans partageait de plus en plus de contenus défendant la communauté musulmane. Mais pas seulement. Selon l'AFP, après le meurtre de Samuel Paty, Jamel G. aurait rejoint une campagne nommé "Respectez Mohamed prophète de Dieu". D'après le procureur antiterroriste, Jean-François Ricard, le suspect aurait effectué un "repérage" avant l'attaque. Le suspect était domicilié à Thiais (Val-de-Marne), mais "connaissait surtout les Yvelines et semblait résider au domicile de son père à Rambouillet", témoigne un proche du dossier dans les colonnes du Parisien. Ce dimanche, le procureur antiterroriste ajoute que l'assaillant souffrait de "troubles du comportement", qui n'avaient pas été soignés. 

Quelles sont les réactions.

Les réactions à la suite de l'attaque au couteau à Rambouillet se sont vite manifestées. Emmanuel Macron a rendu hommage à la policière sur son compte Twitter. "Elle était policière. Stéphanie a été tuée dans son commissariat de Rambouillet, sur les terres déjà meurtries des Yvelines. La Nation est aux côtés de sa famille, de ses collègues et des forces de l’ordre. Du combat engagé contre le terrorisme islamiste, nous ne céderons rien." Jean Castex a également rendu hommage à cette policière en indiquant que "la République vient de perdre l’une de ses héroïnes du quotidien, dans un geste barbare et d’une infinie lâcheté." "Quand ceux qui nous protègent sont pris pour cible, c’est la Nation toute entière qui est attaquée", a estimé François Hollande sur Twitter, tandis que Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, a déploré le fait qu'"encore une fois les forces de l’ordre paient le plus lourd tribut pour notre sécurité". Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, a elle de son côté regretté que "les mêmes horreurs se succèdent, la même infinie tristesse en pensant aux proches et aux collègues de cette policière assassinée, les mêmes profils coupables de cette barbarie, les mêmes motifs islamistes..." "On n’en peut plus", a-t-elle écrit sur Twitter.