Le puma du Pas-de-Calais : épargné par les chasseurs, toujours recherché

Le puma du Pas-de-Calais : épargné par les chasseurs, toujours recherché PUMA. Le puma aperçu le 13 octobre dans le Pas-de-Calais est toujours en vadrouille. Ne parvenant pas à le capturer, la préfecture avait autorisé les tirs sur l'animal : des chasseurs l'ayant mis en joue ne lui ont cependant par tiré dessus, craignant la colère des associations de défense des animaux.

[Mis à jour le mardi 19 octobre 2021 à 12h36] Le grand félin aperçu pour la première fois ce mercredi 13 octobre s'est avéré être un jeune puma, selon des informations communiquées par la gendarmerie ce lundi 18 octobre. Aujourd'hui, il n'a toujours pas été capturé, bien qu'il ait de nouveau été vu autour d'Auxi-le-Château, de Frévent et de Ligny-sur-Canche. Selon France Bleu, l'animal a même été mis en joue par des chasseurs, sans qu'ils ne lui tirent dessus – ces derniers auraient craint les répercussions d'un tel acte, alors que la pétition "Justice et respect pour le puma Auxilois" avait recueilli plus de 30 000 signatures en 48 heures. Suite à cette pétition et à son succès (le 19 octobre à midi, elle avait réuni plus de 42 500 signatures), la préfecture avait insisté : "Si on peut le capturer vivant, on le fera […] Mais cela reste un animal sauvage, on ne sait pas d'où il vient, ni quel est son comportement. Cela rend encore plus difficile les recherches." La traque se poursuit donc, mobilisant pompiers, gendarmes, techniciens de l'Office français de la biodiversité et un hélicoptère.

L'appel à témoin pour identifier l'origine ou le propriétaire du puma n'a encore rien donné, personne ne s'étant signalé auprès de la gendarmerie. Encore aujourd'hui, personne ne sait donc comment l'animal aurait pu se retrouver ici, aucun zoo, parc ou cirque se trouvant à proximité de la zone où il a été aperçu. La gendarmerie reste sur l'hypothèse d'un "nouvel animal de compagnie (NAC) non déclaré", selon Var-matin. Bien que les forces de l'ordre affirment que le fauve ne craindrait pas l'homme, le danger demeure : "même s'il a été dressé, même s'il a été au contact de l'homme depuis sa naissance, le danger est présent. On n'est pas des dresseurs de fauves, on n'est pas des gens de cirques. Donc, bien évidemment, c'est très dangereux", explique à TF1 le Lieutenant Louis Fragale, adjoint au chef du groupe sauvetage animalier du chef départemental de secours et d'incendie des Alpes-Maritimes (Sdis 06).

Dans un premier temps, la préfecture du Pas-de-Calais a demandé à toute personne l'ayant aperçu de se rapprocher de la gendarmerie afin de lui donner tous les renseignements possibles sur l'animal. Ces recherches se révélant infructueuses, les "tirs de prélèvement" ont été autorisés par l'institution dans toutes les communes de l'agglomération d'Arras, et ce jusqu'au 29 octobre prochain. Face à cette décision, les internautes se sont mobilisés contre l'abattement de l'animal.

Tirer sur le puma en liberté dans le Pas-de-Calais : des arguments pour et contre

Le Préfet du Pas-de-Calais a autorisé il y a plusieurs jours l'abattement du puma en liberté dans le Pas-de-Calais. Contactée par FranceInfo, la Préfecture avait indiqué vouloir privilégier la sécurité des agents et des louvetiers. Le choix de l'institution se justifie donc par l'incapacité, pour le moment, d'intercepter l'animal vivant, en dépit du large dispositif déployé : "La divagation d'un tel animal peut s'avérer dangereuse pour les populations", a indiqué le Préfet. En outre, selon l'avis d'un vétérinaire rapporté par les services du préfet : "C'est impossible d'endormir cet animal […] Il faut pouvoir lui loger une seringue hypodermique, ça implique un tir à 20 mètres maximum de l'animal. Personne ne sait faire ça sur un fauve dont on ne connaît pas le tempérament."

Dès samedi 16 octobre, les internautes se sont mobilisés contre cet arrêté. Une pétition ("Justice et respect pour le puma Auxilois") a même été lancée sur la plateforme en ligne Change.org : adressée au Préfet du Pas-de-Calais, elle appelle à préserver le félin. Selon ses fondateurs, "à l'heure actuelle, aucune attaque quelle qu'elle soit sur l'être humain ou sur un animal n'a été déplorée." Ajoutant qu'"aux Etats-Unis, le puma fait partie des espèces en danger d'extinction, dont plusieurs branches ont déjà disparu du continent[,] il est par ailleurs interdit de tuer de façon volontaire un puma, mais cette loi ne peut s'appliquer sur le sol Français, le puma n'étant pas une espèce endémique de notre territoire", l'auteur de la pétition conclut qu' "à l'heure actuelle, le préfet a donc autorisé la mise à mort d'un fauve 'dangereux' n'ayant causé aucun trouble à l'écosystème. Nous ne savons pas encore comment se terminera cette histoire, mais il est certain que si ce dernier est mis à mort malgré le fait qu'il n'y ait eu aucune attaque quelconque, le préfet devra rendre des comptes auprès des associations protectrices des animaux. C'est pour cela qu'aujourd'hui, je demande que justice soit faite, autant du côté des autorités coupables de la décision choisie, tout comme la mise devant la justice du détenteur de cet animal, qui n'aura malheureusement pas été capable de se faire reconnaître publiquement, lui qui aurait pu apporter de nombreuses informations concernant la capture vivante de l'animal." Le mardi 19 octobre, à midi, cette pétition réunissait plus de 42 500 signatures. Elle a notamment été relayée par l'association FreeLife.