Famille tuée à Carantec : un empoisonnement après des soupçons de tromperie ?
[Mis à jour le 2 novembre 2022 à 21h57] Dimanche 30 octobre 2022, une famille composée d'un couple et de deux enfants a été retrouvée sans vie à son domicile à Carantec, une commune du Finistère. Mardi 2 novembre, les premiers éléments de l'enquête semblent indiquer que la thèse de l'empoisonnement serait privilégiée, après que le mari ait soupçonné sa femme d'infidélité dans un contexte difficile de séparation du couple. Pour rappel, la mère de famille, ainsi que ses deux filles, ont été retrouvées mortes à l'étage de la maison. Le corps du père était pendu au rez-de-chaussée.
La thèse de l'empoisonnement serait privilégiée pour la mort de la mère et de ses deux filles, d'après les informations de nos confrères du quotidien breton Le Télégramme, et ce "en raison de traces de vomissements observées dans le lit des fillettes". Une hypothèse également appuyée par le fait que, lorsque les gendarmes ont fait cette découverte macabre, la maison familiale "ne présentait aucun désordre apparent", a indiqué le parquet de Brest. Les circonstances exactes de ce drame ne sont cependant toujours pas connues, car les investigations se poursuivent. Les autopsies doivent avoir lieu à la fin de la semaine. Le procureur de la République de Brest a d'ailleurs tenu à rappeler que bien qu'envisagée, l'hypothèse de l'empoisonnement ne pouvait pas encore être affirmée.
Alors que le couple était en train de se séparer, une personne proche de la famille a affirmé à BFMTV que le mari soupçonnait sa femme d'avoir un amant. Toujours selon cette source, le père aurait vu des conversations sur les réseaux sociaux, ce qui l'aurait amené à penser qu'elle voyait une autre personne. "Florence avait changé, elle avait commencé à se maquiller", a déclaré cette proche de la famille. "Même sa mère (le) lui disait, elle lui avait dit : 'Tu vois quelqu'un ?'", a-t-elle ajouté. Cependant, une autre proche de la mère, elle aussi contactée par BFMTV, aurait affirmé qu'elle ne fréquentait personne d'autre, et que cela aurait suscité l'incompréhension du père quant à sa volonté de divorcer.
Que sait-on de la mort de quatre personnes à Carantec ?
Une famille de quatre personnes a été retrouvée sans vie dans une maison de Carantec, dans le nord du Finistère, le dimanche 30 octobre. D'après les informations du Télégramme, un père de famille a été retrouvé pendu au rez-de-chaussée. Sa femme et leurs deux filles, âgées de 8 et 11 ans, étaient quant à elles inanimées dans leurs lits. Le chien de la famille a également été retrouvé sans vie.
La mère de la compagne a alerté les gendarmes le dimanche 30 octobre n'ayant pas de nouvelle de sa fille depuis la veille. Les pompiers et les gendarmes se sont donc rendus dans la maison de la famille, découvrant les corps de la famille. Le procureur de la République de Brest a indiqué que les premiers éléments de l'enquête de cette découverte glaçante "n'ont révélé aucune trace de blessure externe, ni d'utilisation d'une arme sur aucun des corps".
Dans ce village de 3000 habitants, situé au bord de la Manche, à 13km de Morlaix, c'est l'incompréhension après l'annonce du drame. "C'étaient des gens formidables, gentils, rien à dire. Ils avaient acheté un autre terrain à côté et puis ils semblaient bien implantés ici. Il n'y a aucun indice qui disait que quelqu'un allait commettre un acte aussi barbare. C'est un choc", commente un voisin auprès de RMC.
La séparation du couple à l'origine du drame de Carantec ?
Ce drame est survenu sur fond de crise au sein du couple familial selon les dires du parquet de Brest, qui a indiqué que la mère de famille avait reçue une gifle par son époux le 8 octobre 2022. Elle s'était rendue à la gendarmerie de Saint-Pol-de-Léon 11 jours plus tard, le 19 octobre, non pas pour porter plainte, mais pour signaler qu'elle quittait le domicile familial.
Camille Miansoni, procureur de la République de Brest, dans des propos retranscrits par RTL, a donné plus d'indications sur le contexte familial : après que la mère de 38 ans se soit rendue à la gendarmerie le 19 octobre, elle a pu rentrer à son domicile. Dans la soirée, la gendarme qui l'a auditionnée a repris contact avec elle "pour lui demander comment s'est passé le départ du domicile conjugal". Ce à quoi la trentenaire a répondu : "Il a compris. Je suis partie. J'espère qu'on arrivera à trouver un accord à l'amiable sur les enfants", a ajouté le procureur.
Le couple marié était donc en train de se séparer mais, selon les informations communiquées par le parquet, l'épouse "n'a manifesté aucune inquiétude par rapport à cette relation, si ce n'est la tension qui naissait dans le couple à l'occasion de cette séparation". Sur fond de crise, chacun des membres du couple avaient consultés des avocats pour engager une procédure de divorce. Également invité de BFMTV, le procureur de la République a donné quelques éléments supplémentaires. Lors de son audition le 19 octobre dernier, l'épouse a indiqué rechercher "un accord à l'amiable avec son mari, qu'elle ne souhaitait pas mettre de l'huile sur le feu" malgré la procédure de divorce.
"La gendarme l'a incitée à faire une déclaration"
— BFMTV (@BFMTV) November 1, 2022
Drame de Carantec: le procureur révèle les circonstances du signalement de violences conjugales pic.twitter.com/vnyJ23MNJJ