Philippe Dubois : le criminel évadé en Dordogne a été arrêté
Philippe Dubois aura passé moins de 48h hors de sa prison et du périmètre de l'établissement pénitentiaire de Mauzac : selon les informations de Nice Matin, qui cite le parquet de Nice, le criminel a été interpellé ce mercredi 15 mars très tôt, un peu avant 7h00. Des agents de police l'ont arrêté à Nice, dans un secteur où est domicilié son père. Philippe Dubois n'a pas manifesté de résistance et a été conduit en garde à vue. Selon les informations de Nice Matin, les forces de l'ordre ont été averties par plusieurs personnes l'ayant reconnu et ayant apporté leur témoignage.
Philippe Dubois, un homme condamné à 28 ans de réclusion criminelle pour double assassinat, s'était évadé de la prison de Mauzac-et-Grand-Castang, en Dordogne, lundi 13 mars 2023. Le détenu n'avait pas usé de moyens extraordinaires pour fuir le centre carcéral : il l'avait quitté à pied. D'après France Bleu Périgord le départ du détenu a été discret et l'alerte de l'évasion a été donnée en tout début d'après-midi quand les surveillants pénitentiaires ont constaté l'absence de Philippe Dubois lors de l'appel.
L'évasion de Philippe Dubois était d'autant inattendue que l'homme de 55 ans était incarcéré depuis 21 ans et n'avait plus que trois ans à purger selon les précisions de France Bleu Azur. Or, après cette fuite, la peine du détenu risque d'être alourdie ou du moins ses conditions des détentions durcies.
Philippe Dubois, condamné pour un double assassinat
Philippe Dubois a été condamné dans l'affaire très médiatique des "disparus de Gairaut" qui avait secoué Nice et sa région en 2002. Alors aidé de deux complices, le prisonnier s'en était pris à sa riche propriétaire et au fils de celle-ci. Lors de son procès en première instance, l'année du drame, Philippe Dubois avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avant de voir sa peine abaissée à 28 ans de prison pour enlèvement, séquestration, homicide volontaire avec préméditation et vol avec armes par la cour d'appel d'Aix-en-Provence, en 2008.
Le meurtre des deux victimes, Francine Raspini et son fils Marc respectivement âgés de 72 et 48 ans, a été motivé par des raisons financières. La famille Raspini avait fait fortune dans l'exploitation de terres agricoles et Philippe Dubois croyait en l'existence d'un "magot" au domicile de ses propriétaires dû à la rente mensuelle de 12 000 euros que percevait la famille grâce à la location de ses terres. Après s'en être pris aux deux victimes, l'homme n'avait rien trouvé et ce serait débarrassé des corps. Durant son procès, l'homme reconnu coupable avait clamé son innocence et choisi le ténor du barreau et actuel ministre de la Justice pour assurer sa défense, Eric Dupond Moretti.
Depuis sa condamnation en 2002, Philippe Dubois a été incarcéré dans deux prisons et il ne lui restait que trois années à passer derrière les barreaux avant d'être libéré selon les informations de France Bleu Azur.
Comment Philippe Dubois s'est-il évadé en Dordogne ?
Philippe Dubois n'en est pas à sa première évasion selon les informations de Franceinfo qui rapporte que le casier judiciaire du détenu fait mention d'une première fuite. Cette première expérience lui-a-t-elle servi ? Les détails du plan de l'évadé pour sortir de la prison ne sont pas encore connus ou n'ont pas été communiqués, mais Philippe Dubois aurait pris la poudre d'escampette lors de la pause méridienne le lundi 13 mars.
Incarcéré dans la prison semi-ouverte, le détenu était présent à ses activités matinales dans la ferme école de l'établissement, située à deux kilomètres du centre pénitentiaire. Le lieu dispense des formations de CAP Agricole aux détenus sélectionnés pour leur bon comportement. Philippe Dubois aurait profité du chemin du retour entre la ferme et les pavillons de cellules pour s'évader. Une fuite facile permise, a priori, par les conditions de détention plus flexibles dans le centre carcéral de Mauzac. Les surveillants se sont rendus compte de l'absence de Philippe Dubois vers 14h30, lors du comptage d'après Sud-Ouest. Le condamné pour double assassinat aurait quitté la prison à pied, mais l'on ignore encore s'il a été aidé par des complices. Le journal local précise que le détenu n'aurait aucun proche dans la région.
Dans quelle prison Philippe Dubois était-il incarcéré ?
L'évasion du détenu Philippe Dubois a-t-elle été facilitée par l'organisation et le fonctionnement de la prison de Mauzac en Dordogne ? Le centre pénitentiaire est l'une des deux prisons semi-ouvertes de France (avec le centre de détention de Casabianda en Haute-Corse) et accueille des détenus condamnés à de lourdes peines, dont 80% sont inculpés pour des infractions à caractère sexuel. La prison est agencée comme un petit village pavillonnaire et doit servir de lieu expérimental pour étudier et améliorer les conditions de détention dans une optique de réinsertion.
A l'intérieur de l'enceinte carcérale grande de 97 hectares installés aux abords d'un canal, les prisonniers sont libres de leurs allées venues et détiennent les clés de leur cellule individuelle, lesquelles sont réparties dans les différents pavillons. Les détenus peuvent également circuler à l'extérieur de la prison, notamment pour se rendre dans des infrastructures adjacentes, comme la ferme école, qui servent à la réinsertion des détenus. Malgré cette liberté apparente, les prisonniers restent surveillés par des agents pénitentiaires.
L'affectation de Philippe Dubois dans la prison semi-ouverte de Mauzac ne dépend pas d'une décision du juge d'application des peines mais revient à l'administration pénitentiaire. Avant d'être incarcéré dans le centre carcéral de Dordogne, il y a tout juste sept mois, en septembre 2022, a précisé la procureure de la République de Bergerac, Sylvie Guedes, l'homme de 55 ans était détenu à la prison d'Eysses, dans le Lot-et-Garonne.