Explosion rue Saint-Jacques à Paris : une troisième victime décédée, le point sur l'enquête

Explosion rue Saint-Jacques à Paris : une troisième victime décédée, le point sur l'enquête

EXPLOSION. Un mois après la terrible explosion de la rue Saint-Jacques à Paris, le bilan s'alourdit. Une troisième personne est décédée. Une enquête est toujours en cours et la piste d'une fuite de gaz est privilégiée.

[Mis à jour le 21 juillet 2023 à 18h35] La rue Saint-Jacques à Paris a été le théâtre d'une tragédie le 21 juin dernier. Une explosion violente dans le cinquième arrondissement de la capitale a secoué les rues, faisant une cinquantaine de blessés. Parmi les victimes, une femme, en état d'urgence absolue depuis le drame, a lutté pour sa survie, mais a malheureusement succombé à ses blessures un mois après l'incident, rapporte franceinfo, d'après une information du parquet de Paris, ce vendredi 21 juillet. Dès que les secours ont réussi à accéder aux décombres, six jours après l'explosion, un premier corps avait été retrouvé le 27 juin, enfoui sous les débris de l'immeuble effondré. Par la suite, une deuxième personne a perdu la vie dans la nuit du 6 au 7 juillet, portant ainsi le bilan des victimes à trois. À ce jour, un blessé reste toujours en état d'urgence absolue, luttant contre la douleur et la souffrance causées par cette tragédie.

Face à la gravité de la situation, une enquête approfondie a été diligentée afin de comprendre les raisons de cette explosion meurtrière et de l'effondrement de l'immeuble. Les investigations ont été confiées à un juge d'instruction le 3 juillet dernier, dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour "homicide involontaire" et "blessures involontaires de plus et de moins de trois mois, par violation manifestement délibérée d'une obligation de sûreté ou de prudence prévue par la loi ou le règlement". Il est essentiel de déterminer les responsabilités dans cette tragédie pour que justice soit rendue aux victimes et à leurs familles.

Au début du mois de juillet, la situation était d'autant plus éprouvante pour près de soixante familles qui se trouvaient toujours privées d'accès à leur logement rue Saint-Jacques. Alors que l'origine de l'explosion reste encore inconnue, la question d'une éventuelle fuite de gaz a été soulevée, suscitant des interrogations légitimes au sein de la population. La maire de Paris, Anne Hidalgo, a d'ailleurs déclaré : "Si l'origine de l'explosion reste à élucider, la question d'une origine liée au gaz a fait l'objet d'interrogations légitimes de la population". Face à cette tragédie et aux interrogations soulevées, Anne Hidalgo a annoncé le 5 juillet la mise en place d'une "mission transpartisane" chargée d'étudier minutieusement "les modalités d'exécution de la concession du gaz à Paris confiée à GRDF". Cette mesure vise à assurer une plus grande sécurité au sein de la ville et à prévenir d'éventuelles catastrophes semblables à l'avenir.

Une fuite de gaz à l'origine de l'explosion à Paris ?

"Rien ne permet de déterminer l'origine du sinistre à ce stade." Il est trop tôt pour affirmer qu'un accident lié au gaz a entrainé la violente explosion dans la capitale selon le parquet de Paris. Il est tout de même raisonnable d'envisager cette piste, laquelle semble privilégiée par les enquêteurs. Plusieurs témoins et victimes de la scène ont dit sentir une forte odeur de gaz quelques minutes avant l'explosion quand un autre a décrit une "boule de feu" ayant éclaté au moment de la déflagration. Des détails qui peuvent correspondre à un accident du au gaz.  "Le type de dégâts et la violence de l'explosion fait penser à une accumulation de gaz dans un endroit confiné" a abondé la scientifique spécialiste du gaz naturel et professeure à l'université Paris Dauphine, Anna Creti, sur France 2 le 22 juin.

Si au cours de l'enquête le gaz s'avère être responsable de l'explosion, il faudra préciser l'origine de la fuite car "un problème sur le réseau n'est pas la même chose qu'un accident domestique, qui dépend de la vétusté des installations, du manque de maintenance ou de la négligence", souligne la spécialiste. A noter que selon plusieurs témoignages, notamment celui d'un commerçant du quartier auprès de Franceinfo, "des rénovations des colonnes de gaz avaient été faites" au cours des six derniers mois dans le secteur. Pour limiter les risques de nouvelles explosions, le réseau de gaz qui alimente ce quartier parisien a été coupé par la société GRDF. Au total, 700 foyers étaient privés de gaz mercredi soir et dans la journée du jeudi.

Quel est le bilan ? Comment vont les victimes de l'explosion ?

L'explosion à Paris a fait une "cinquantaine de victimes" selon le dernier bilan communiqué par le parquet de Paris, le jeudi 22 juin. Au total, 58 personnes ont été blessées dans cette explosion, dont certaines se trouvaient alors en urgence absolue, et des dizaines de familles sont toujours privées de logement. D'après franceinfo, une personne demeurent actuellement hospitalisées en état d'urgence absolue. Trois autres sont mortes.

Les autres victimes de l'explosion présentent des brûlures et des blessures traumatologiques plus légères. Certaines souffrent de problèmes auditifs ou auriculaires liés au souffle de l'explosion. Beaucoup d'entre elles ne se trouvaient pas dans l'immeuble au moment de la déflagration, mais à proximité et sont des victimes collatérales. Comptent aussi parmi les victimes, les personnes choquées et/ou traumatisées par le drame. Une cellule médico-psychologique a été mise en place à la mairie du 5ème arrondissement pour prendre en charge ces personnes.

Relogement, sécurité... Les immeubles sinistrés ne sont plus accessibles

Impossible pour les habitants des immeubles détruits ou touchés par l'explosion de regagner leurs logements dans l'immédiat. Une centaine de personnes a été relogée dans des hôtels, des salles de fêtes ou encore des résidences seniors grâce au dispositif mis en place par la mairie du 5ème arrondissement de Paris. D'autres en revanche n'ont pas trouvé de solution de relogement, pourtant les lieux ne seront pas accessibles avant plusieurs jours. Les habitants d'une quinzaine d'immeubles sont concernés. Et si la préfecture de police indique que la réintégration des sinistrés chez eux sera progressive, elle n'est pas en mesure de "donner de timing précis sur leur réintégration", puisque les services de gaz et d'électricité "doivent encore effectuer des vérifications". Certaines personnes pourraient devoir attendre un mois avant de rentrer chez elles.

La réintégration des logements dépend aussi des risques d'effondrement. Vendredi 23 juin, les opérations des pompiers et des militaires ont été suspendues à cause de ces risques et ne pourront reprendre qu'après "l'intervention de spécialistes pour consolider le bâtiment".

Où a eu lieu l'explosion dans le 5e arrondissement de Paris ?

L'explosion a eu lieu à 16h55, le mercredi 21 juin 2023, dans la rue Saint-Jacques, au niveau de la place Alphonse-Laveran, située dans le 5e arrondissement de la capitale. La déflagration aurait eu lieu au sein de l'immeuble abritant la Paris American Academy, une école de design bilingue situé au 277, rue Saint-Jacques, près de du Val-de-Grâce.

L'explosion a "immédiatement entraîné un violent incendie", a confirmé le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez. Mais la rapide intervention des pompiers a permis d'éviter la propagation du feu à deux autres immeubles. Les bâtiments ont tout de même été "fragilisés". Avant d'être circonscrit, aux alentours de 18h30 le 21 juin, le feu a toutefois eu le temps de se propager aux immeubles voisins à celui où a eu lieu l'explosion, d'après les déclaration de la Première ministre. 270 pompiers et 70 véhicules ont été mobilisés sur place pour évacuer et sécuriser les lieux.