Qui est la femme suspectée de passage à l'acte terroriste en plein Paris ?

Qui est la femme suspectée de passage à l'acte terroriste en plein Paris ?

La police a ouvert le feu en gare de Bibliothèque François Mitterrand, à Paris, ce mardi 31 octobre. Elle est intervenue après le signalement d'une femme faisant l'apologie du terrorisme et menaçant de se faire exploser. Le pronostic vital de cette femme est engagé. Elle était déjà connue des services de police pour des faits similaires datant de 2021.

Des policiers ont tiré à huit reprises sur une femme menaçant de se faire exploser et faisant l'apologie du terrorisme, dans un train du RER C à Paris, ce mardi 31 octobre 2023. La femme est actuellement blessée au niveau du ventre, elle a été prise en charge et évacuée par les pompiers pour être conduite à l'hôpital et opérée en urgence. Son pronostic vital est engagé, et son état psychologique doit à nouveau être évalué. L'auteure des menaces ne portait pas d'armes ni d'explosifs. Sur les lieux, rien n'a été retrouvé par les services de déminage. Mais que sait-on de cette femme ?

Une trentenaire déjà condamnée pour des faits similaires par le passé

L'identité de l'auteure des menaces est toujours en cours de vérification, a fait savoir le préfet de police de Paris. Mais selon l'identité qu'elle a donné lors de son admission à l'hôpital, la femme serait âgée de 38 ans et connue des services de renseignement. Elle ne figurerait pas parmi les individus fichés S.

Cette personne a toutefois "déjà été condamnée" pour avoir proféré des menaces à l'encontre de militaires mobilisés pour l'opération sentinelle, a précisé le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, lors d'un point presse. Le préfet de police a de son côté indiqué que les faits remontaient à 2021 et que cette femme s'était montrée menaçante avec un tournevis en main et avait tenu "des propos à caractère religieux". D'abord placée en garde à vue, elle avait finalement été internée en raison de troubles psychiatriques. L'état psychique de l'auteure des menaces doit à nouveau être étudié.

Parmi les propos tenus par la femme à l'origine des menaces, certains mettaient en garde contre une engin explosif. La femme a notamment "menacé de se faire exploser", selon le parquet, et de faire "tout sauter", d'après le journaliste indépendant Clément Lanot. Après vérification des lieux notamment par les services de déminage, aucun objet explosif n'a été retrouvé.

Que s'est-il passé ?

La femme a été repérée une première fois à la gare de Villeneuve-le-Roi et a été signalée à deux reprises par des usagers du RER C qui ont décrit un "comportement étrange et suspect". Ils ont décrit "une dame qui portait un voile intégral, qui tenait un certain nombre de propos menaçants, parlant de commission d'attentat, utilisant des mots comme 'vous allez tous y passer', 'Allahou akbar', 'boum'" selon le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, qui s'est exprimé en conférence de presse la mi-journée.

Cette personne a été isolée dans la station Bibliothèque François Mitterrand par les agents de sécurité de la SNCF avant l'intervention des policiers. Une fois sur place, les policiers ont adressé plusieurs sommations à la femme suspecte lui demandant de "ne pas bouger" et de "faire apparaître ses mains", le port du voile intégral empêchant aux policiers de déceler la présence d'une arme. La femme a alors tenu des propos agressifs à connotation jihadiste selon le préfet de police et a refusé d'obtempérer aux injonctions. 

Deux enquête ouvertes

Deux enquêtes ont été ouvertes à la suite de l'opération de police à la gare de Bibliothèque François Mitterrand. La première a été confiée à la police judiciaire de Paris pour apologie, menaces de mort et acte d'intimidation sur un dépositaire de l'autorité publique. Pour l'heure le parquet national antiterroriste n'a pas été saisi. La seconde enquête revient à l'IGPN et a été ouverte pour le chef de "violences volontaires avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique". Sur ce point, Olivier Véran a assuré que "les forces de l'ordre étaient équipées de caméras-piéton" dont les images pourront aider à l'enquête, de même dans la vidéosurveillance de la station Bibliothèque François Mitterrand.

La sécurité renforcée face à la menace terroriste

Après l'intervention des forces de l'ordre, un dispositif de police est toujours en place à la station Bibliothèque-François-Mitterrand. Cette dernière n'est d'ailleurs "pas desservie dans les deux sens de circulation jusqu'à 16h00" prévient la SNCF sur la page Twitter du RER C.

Cette menace terroriste intervient alors que la France est placée en "urgence attentat", le niveau le plus élevé du plan Vigipirate, depuis le 13 octobre et l'attaque terroriste survenue dans un lycée d'Arras. Et la crainte de la menace terroriste a été renforcé par les menaces et fausses alertes à la bombe lancées dans les écoles ou les aéroports ces deux dernières semaines.