Affaire Théo : la peine prononcée contre les policiers satisfait presque tout le monde

Affaire Théo : la peine prononcée contre les policiers satisfait presque tout le monde Les trois policiers mêlés à l'interpellation violente de Théodore Luhaka en 2017 à Aulnay-sous-Bois ont été condamnés vendredi soir à des peines allant de trois à douze mois de prison avec sursis.

Sept ans après l'interpellation violente dont avait fait l'objet Théo Luhaka en 2017 à Aulnay-sous-Bois, la justice a rendu son verdict. Le policier qui avait grièvement blessé le jeune homme à l'anus par un coup de matraque, le rendant infirme, a été condamné à douze mois de prison avec sursis. Les deux autres policiers présents lors de l'interpellation ont écopé de trois mois de prison avec sursis. "C'est une décision d'apaisement, c'est une décision que nous prenons comme une victoire parce qu'elle vient dire une fois encore que Théo était victime ce jour-là", a salué l'avocat de Théo, M Vey.

"Ce qu'on retient dans cette affaire, c'est la condamnation des policiers", a abondé la sœur de Théo au micro de BFMTV. D'après celle-ci, son frère "n'a jamais été dans la vengeance" : "Le plus important, pour lui, c'était que la vérité soit rétablie." Les avocats des policiers ont également apprécié un "jugement mesuré, modéré". "Ce soir, notre client ressort de la cour d'assises en étant condamné pour un délit mais pas pour un crime", s'est satisfait Me Thibault de Montbrial, l'avocat du principal accusé.

Des peines requises "dérisoires" ?

Jeudi, l'avocat général avait réclamé trois ans de prison avec sursis contre Marc-Antoine Castelain, 34 ans et auteur du coup de matraque. Les jurés l'ont finalement reconnu coupable de violence volontaire, mais n'ont toutefois pas retenu le fait que le coup avait entraîné une infirmité permanente de la victime. En sus de sa peine de prison avec sursis, le policier a également été condamné à cinq ans d'interdiction d'exercer sur la voie publique et cinq ans d'interdiction du port d'arme. Jérémie Dulin, 42 ans, et Tony Hochart, 31 ans, écopent donc, eux, de trois mois avec sursis alors que l'avocat général avait demandé six et trois mois de prison avec sursis. 

Au sujet des peines réclamées jeudi, qui étaient par ailleurs plus sévères que celles finalement données, l'avocat général, Me Loïc Pageot, avait estimé plus tôt dans la journée de ce vendredi qu'elles allaient peut-être "paraître dérisoires", avant de les justifier par "l'absence d'antécédents" judiciaires des trois accusés et du temps long qui s'est écoulé depuis l'interpellation. "Tant qu'ils sont condamnés pour ce qu'ils ont fait, tout me convient", avait de son côté assuré la victime, qui disait se sentir comme un "mort-vivant" depuis son interpellation. Aujourd'hui âgé de 29 ans, Théo Luhaka garde des séquelles irréversibles malgré deux opérations. À l'issue du procès vendredi soir, il n'a pas souhaité s'exprimer.