Procès de l'attentat de Trèbes : qui sont les suspects ?

Procès de l'attentat de Trèbes : qui sont les suspects ? Ce lundi 22 janvier 2024, sept individus sont jugés aux assises de Paris pour leur proximité avec Radouane Lakdim, l'auteur des attentats terroristes de Trèbes et Carcassonne en 2018.

Le 23 mars 2018, Radouane Lakdim, individu fiché S de 25 ans connu des services de renseignement pour sa forte radicalisation, assassine quatre personnes sur un parking de la ville de Carcassonne et dans le Super U de la petite commune voisine de Trèbes dans l'Aude. Le terroriste est responsable du décès de quatre personnes. Deux d'entre elles étaient âgés de plus de 60 ans, une autre était employé du supermarché et la quatrième, n'est autre que le gendarme Arnaud Beltrame. Ce dernier a été assassiné par le terroriste après avoir pris la place de la caissière prise en otage par Radouane Lakdim. Le terroriste jihadiste a été abattu par les officiers du GIGN quelques instants après le décès du gendarme. 

Six ans après les faits, sept personnes, six hommes et une femme, sont jugées à partir de ce lundi aux assises de Paris où le procès devrait durer cinq semaines. Tous, faisaient partie de l'entourage du terroriste et lui sont venus en aide, chacune à leur manière. Parmi les accusés, Marine Pequignot, la petite amie du terroriste au moment des faits. La jeune femme avait alors 18 ans. Elle même convertie à "l'idéologie jihadiste" depuis ses 16 ans et également fichée S, elle est jugée pour "association de malfaiteurs terroriste" pour avoir eu connaissance de la possession d'armes au domicile du terroriste et d'avoir été "informée de ses projets de s'en prendre d'une manière générale aux mécréants" comme le précisent les juges d'instruction dans leur ordonnance de mise en accusation.

Sur le banc des accusés figure aussi le beau-frère du terroriste, Ahmed Arfaoui. Âgé de 29 ans, il comparaît devant la justice pour avoir "nettoyer" le domicile des parents de Radouane Lakdim où ce dernier résidait, avant une perquisition de la police et quittant les lieux avec un grand sac avec lequel il aurait transporté des armes. 

Le troisième accusé se nomme Réda El Yaakoubi et est quant à lui accusé d'avoir "donné à l'association de malfaiteurs qu'il dirigeait le caractère d'association de malfaiteurs terroriste". En effet, cet individu est connu comme le "caïd" de la cité d'Ozanam de la ville de Carcassonne. Egalement président du club de football de la cité, il serait en charge de l'économie souterraine circulant dans le quartier. Selon les magistrats instructeurs, l'implication du terroriste dans ce réseau de trafic lui aurait permis de gagner de l'argent et de se procurer des armes.

Seul détenu parmi les sept accusés, Samir Manaa serait l'ami le plus proche du terroriste et est donc accusé d'avoir eu pleinement connaissance de la dangerosité et la radicalisation poussée de Radouane Lakdim. L'homme de 28 ans originaire de Carcassonne aurait accompagné Radouane Lakdim dans un magasin de chasse et pêche une quinzaine de jours avant les faits, où il se serait procuré le poignard avec lequel il a attaqué Arnaud Beltrame. Le frère aîné de Samir Manaa, Sofiane Manaa, comparaît également au cours de procès pour "détention illégale d'armes".

Dans un registre différent, Sofian Boudebbouza, est accusé d'avoir procuré un soutien moral à Radouane Lakdim. Il aurait notamment soutenu son projet meurtrier via une discussion Facebook. Cet accusé a déjà fait l'objet d'une condamnation pour radicalisation. Il avait été jugé en 2017 par le tribunal pour enfants pour avoir tenté de rejoindre la zone irako-syrienne.  Le septième accusé est un ami d'enfance de Radouane Lakdim. Baghdad Haddaoui est jugé pour "non-dénonciation" d'acte terroriste. Ce proche du terroriste aurait été en effet conscient de la détention d'armes et de la volonté de passer à l'acte de Radouane Lakdim.