Disparition d'Emile : accusé de violences sur mineurs, le grand-père dépose plainte contre X

Disparition d'Emile : accusé de violences sur mineurs, le grand-père dépose plainte contre X Alors que le grand-père du petit Emile apparaît comme témoin assisté dans une affaire judiciaire visant la communauté traditionaliste de Riaumont (Pas-de-Calais), ce dernier a décidé de porter plainte contre "X" ce vendredi pour violation du secret d'instruction.

D'après les informations de Nice Matin, ce vendredi 22 mars 2024, le grand-père du petit Emile va porter plainte contre "X" à Aix-en-Provence, pour violation du secret d'instruction. Cela fait suite à la publication d'un article du Canard enchaîné, mettant en lumière son placement sous le statut de témoin assisté dans une vieille affaire judiciaire, lorsqu'il était membre de la communauté traditionaliste de Riaumont (Pas-de-calais). 

Pour rappel, huit mois après la disparition du petit Emile dans la commune du Vernet (Alpes-de-haute-Provence), le profil de son grand-père chargé de la garde de l'enfant au moment de sa disparition, retient désormais l'attention. S'il était présent le jour des faits dans le hameau du Haut-Vernet, c'est son passé qui interpelle désormais les enquêteurs. Si ce qui lui est reproché dans le nord de la France n'a pas de lien avec la disparition d'Emile, c'est davantage ce que cela révèle de sa "personnalité qui intéresse aujourd'hui" précise une source judiciaire auprès de BFMTV.

Cité comme témoin assisté dans une affaire de violences sur mineurs

Fervent catholique, l'homme se rapproche dans les années 1990 de la communauté traditionaliste de Riaumont dans le Pas-de-Calais. Une institution religieuse qui se compose d'une communauté traditionaliste, d'un village d'enfants ouvert jusqu'en 2019 et d'une association de scouts. Malgré la perte de son agrément après un signalement pour maltraitance, certaines familles continuent d'envoyer leurs enfants dans une école hors contrat fondée à Riaumont au début des années 1990, elle délivre des CAP en menuiserie ou maçonnerie. Le moment choisi par le grand-père du petit Emile, Philippe Vidovini, pour entrer dans la communauté. D'après Le Canard Enchaîné, "frère Philippe" était chargé de faire régner l'ordre dans l'internat. 

C'est entre 2014 et 2017 que tout bascule à son sujet. Plusieurs plaintes sont déposées par d'anciens élèves pour maltraitance, violences physiques, sexuelles et viols, contre un autre membre de la communauté. C'est dans le cadre de la mise en examen d'un certain André H. pour agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans que le nom de Philippe Vidovini surgit. Il est cité sous le statut de témoin assisté indique Le Parisien.

Il reconnaît avoir "parfois donné des gifles" à Riaumont

Un prêtre toujours actif à Riaumont confie à BFMTV l'existence d'une "histoire de violences légères". "Oui, il y a peut-être eu des réactions disproportionnées des éducateurs mais cela n'a jamais été cautionné par Riaumont. Cela fait cinq ans qu'on nous fait mariner là-dessus" regrette-t-il. En 2018, Philippe Vidovini était entendu par la PJ de Lille et reconnaissait avoir infligé des sanctions "un peu sévères" à certains enfants de l'établissement. Il a aussi reconnu avoir "parfois donné des gifles, mais ce n'était pas souvent". Il avait cependant, totalement réfuté les accusations qui pesaient contre lui au sujet de punitions physiques de nuit et de coups de poing.

"C'était le plus strict des éducateurs"

En revanche, un ancien élève de l'établissement qui a accepté de témoigner dans les colonnes de BFMTV tient un discours différent au sujet du grand-père du petit Emile. "C'était le plus strict des éducateurs. Il était assez autoritaire, plus que les autres. Il était plus à cheval sur la discipline que les autres. Il donnait des punitions qu'on n'aurait pas eu avec d'autres. Un jour, il m'a fait attendre à genoux au coin. Cela me touchait sur le moment mais le soir je n'y pensais plus" explique-t-il.

Si lui assure n'avoir "jamais été confronté à ça", en l'occurrence, à des violences de la part du frère Philippe, il affirme avoir entendu des témoignages dans lesquels "des gens ont vu frère Philippe mettre des baffes à des enfants". Des éléments et des témoignages qui sont, encore aujourd'hui, analysés par les gendarmes en charge de l'enquête sur la disparition d'Emile, le 8 juillet 2023 au Haut-Vernet.