Antisémitisme : après Amsterdam, alerte rouge sur le match France-Israël

Antisémitisme : après Amsterdam, alerte rouge sur le match France-Israël Malgré des violences ont visé des supporters israéliens après un match de football à Amsterdam jeudi soir, la rencontre France-Israël a été maintenue au Stade de France jeudi 14 novembre.

L'essentiel
  • Le match France-Israël est maintenu au Stade de France le jeudi 14 novembre prochain, a annoncé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau vendredi 8. "La France ne recule pas car cela reviendrait à abdiquer face aux menaces de violence et face à l'antisémitisme", a-t-il déclaré sur la plateforme X. 
  • Selon BFMTV, 2 500 policiers et gendarmes vont être mobilisés lors de la rencontre. Selon RMC, les bars et restaurants aux alentours du stade fermeront dès l'après-midi.
  • Les inquiétudes grandissent pourtant depuis que des heurts ont éclaté à Amsterdam, aux Pays-Bas, dans la nuit du 7 au 8 novembre 2024. Après un match de football opposant l'Ajax d'Amsterdam au Maccabi Tel-Aviv, des violences ont visé des supporteurs israéliens selon les images diffusées sur les réseaux sociaux. Le président israélien, Isaac Herzog, avait dénoncé un "pogrom antisémite". Cinq personnes ont été blessées et hospitalisées selon le bilan des autorités.
  • L'agression des supporteurs israéliens à Amsterdam a suscité de nombreuses réactions dénonçant des actes antisémites. L'UEFA, l'instance européenne du football, a annoncé l'ouverture d'une procédure pour faire la lumière sur ces violences.
Dernières mises à jour

17:19 - La délégation israélienne protégée

FIN DU DIRECT - Par crainte que les violences survenues à Amsterdam ne se déchaînent aussi à Paris en marge du match France-Israël, la délégation israélienne bénéficiera d'une protection 24 heures sur 24 par des unités d'élite de la police, et l'adresse de son hôtel restera confidentielle.

16:26 - Amsterdam interdit les manifestations après les attaques antisémites

A Amsterdam, les manifestations ont été interdites tout ce week-end, rapporte le New York Times. Des policiers supplémentaires ont également été mobilisés, quelques jours après les violences antisémites contres des supporters israéliens. Les forces de l'ordre peuvent fouiller les passants, qui ont l'interdiction de porter un masque ou tout éléments cachant leur visage.

14:41 - Le ministre des Sports présent au match jeudi ?

Les craintes autour du match ont beau être fortes, le gouvernement veut rassurer. Gil Avérous, ministre des Sports, s'est dit serein avant la rencontre, relate le site foot Mercato :  "C’est évidemment un match à risque, on le sait et le gouvernement est mobilisé pour que ça se passe bien, en particulier le ministère de l’Intérieur avec Bruno Retailleau. On a l’habitude d’organiser des événements internationaux compliqués. On a eu les Jeux olympiques où tout le monde disait : ‘Attention la sécurité, ce sera compliqué pour la cérémonie d’ouverture…’ On y met les moyens. On sait faire. Je ne suis pas plus inquiet que ça." Et d'ajouter : "J’y serai."

12:14 - "Le football est fait pour partager, peu importe la confession et la couleur de peau"

Le match France-Israël pourrait bien ne pas avoir autant de spectateurs qu'habituellement, effrayés par les violences qui ont eu lieu à Amsterdam. "Ce contexte tendu peut amener beaucoup de spectateurs à ressentir de la crainte", a confirmé Philippe Diallo, président de la Fédération française de football, dans les colonnes de Ouest-France. "Ce n’est pas normal. Je le déplore, car le football est fait pour partager, peu importe la confession et la couleur de peau. Et c’est pour cela qu’on met ce dispositif de sécurité en place pour dissiper ce sentiment de crainte. (...) D’ici jeudi, j’ai l’espoir que le stade sera plus rempli que ça, mais il est clair que, contrairement à nos habitudes, ce match ne se disputera pas à guichets fermés."

10:57 - Un match boudé par les supporters ?

Après les violences qui ont visé des supporters israéliens à Amsterdam, au Pays-Bas, les craintes montent quant au match - maintenu - France-Israël la semaine prochaine. Si un dispositif de sécurité va être mis en place, pourrait-il finalement n'encadrer que peu de monde ? D'après RMC, moins de 20 000 billets ont été vendus pour la rencontre, sur les 80 000 disponibles au Stade de France. "J'ai pas envie d'être dans une posture où je vais devoir réfléchir à ce qu'il va se passer après le match, et pas profiter de ce moment", a témoigné Nicolas, amateur de football ayant finalement décidé de ne pas se rendre au match, au micro de BFMTV.

10:25 - Un dispositif de sécurité renforcé pour le match

Bruno Retailleau a demandé au préfet de police, Laurent Nunez, de prendre "les dispositions de sécurité nécessaires pour que ce match ait lieu au stade de France" entre la France et Israël. Selon BFMTV, 2 500 policiers et gendarmes seront mobilisés jeudi 14 prochain pour l'occasion. Les restaurants, bars et commercent proches du stade seront fermés dès l'après-midi, informe également RMC.

10:04 - Maintien du match France-Israël au Stade de France

Dans un post sur X, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé vendredi le maintien du match France-Israël jeudi 14 novembre au Stade de France. Et ce malgré les violences qui ont eu lieu après le match à Amsterdam. "La France ne recule pas car cela reviendrait à abdiquer face aux menaces de violence et face à l’antisemitisme", a-t-il estimé.

Ce qu'il faut retenir

De violents heurts ont éclaté entre les supporteurs israéliens et des Néerlandais en marge du match de Ligue Europa opposant l'Ajax au Maccabi Tel-Aviv, à Amsterdam, dans la nuit du 7 au 8 novembre 2024. D'après les images des violences, il s'agissait d'agressions antisémites visant les supporteurs israéliens et juifs. Une thèse reprise par les dirigeants israéliens qui dénoncent un "pogrom" et une "attaque antisémite préméditée" selon les mots respectifs du président Isaac Herzog et du Premier ministre Benyamin Nétanyahou.

Selon RMC, les violences à l'encontre des supporters israéliens ont été rapides. Peu après 23 h et la fin du match, la sortie du stade s'est déroulée sans heurts. Les supporters israéliens ont quitté l'enceinte après les autres supporters, comme le veut le protocole de sécurité vis-à-vis des supporters visiteurs. Après minuit, en l'espace d'une demi-heure, la police informe d'une intervention des forces anti-émeutes à plusieurs endroits de la ville. 

"Un grand nombre de véhicules de l'unité mobile sont présents et des renforts ont également été appelés. Des jeunes auraient également provoqué la police", a précisé le média local AT5 pour décrire la scène et la réponse des forces de l'ordre. La police d'Amsterdam a protégé et escorté les supporteurs israéliens jusqu'à leurs hôtels après les heurts selon des images d'AT5. D'après le même média, 62 arrestations ont eu lieu avant et après le match. La plupart des personnes interpellées sont décrites comme des militants propalestiniens.

Ces événements violents interviennent alors que la guerre au Proche-Orient, dans laquelle Israël combat le Hamas dans la bande de Gaza et le Hezbollah en Liban, se poursuit. Les précédentes rencontres des équipes israéliennes dans les compétitions de football ont suscité beaucoup d'inquiétudes. Les autorités néerlandaises assurent cependant avoir été "particulièrement vigilante" en vue du match. Le rassemblement des supporteurs israéliens avant le match a été protégé par un important dispositif et un autre réunissant des militants propalestinien s'opposant à la venue du club a été déplacé à l'écart du stade où a eu lieu le match par mesure de sécurité.

La réaction d'Israël

Le chef du gouvernement d'Israël a indiqué dans un communiqué "qu'il considérait avec gravité l'attaque antisémite préméditée contre des citoyens israéliens et a demandé une sécurité accrue pour la communauté juive des Pays-Bas", notamment avec la prise de "mesures vigoureuses et rapides contre les émeutiers". En réponse aux affrontements, Benyamin Nétanyahou a envoyé des avions aux Pays-Bas, pour "ramener" les ressortissants israéliens, dont les blessés. Le gouvernement a par ailleurs indiqué que "le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, va bientôt partir pour une visite diplomatique urgente aux Pays-Bas".

L'armée israélienne a également réagi aux violences survenues à Amsterdam qualifiant des actes "ciblés contre les Juifs et les Israéliens", "horribles et barbares", par la voix d'un de ses porte-paroles, Nadav Shoshani. Les autorités israéliennes ont annoncé l’envoi d’avions pour rapatrier les ressortissants, y compris blessés, qui souhaiteraient quitter la ville