Nogent : l'avocat du collégien n'est pas d'accord avec les faits présentés dans les médias
Un "emballement politico-médiatique". Voilà comment l'avocat du suspect de 14 ans, accusé d'avoir tué une surveillante, poignardée mardi 10 juin dans un collège à Nogent (Haute-Marne), juge la tournure que prennent les évènements, notamment au sujet des mots utilisés par le procureur de la République ce mercredi, concernant l'état mental de son client. Me Antoine Chateau "se dissocie de certaines affirmations" du procureur, sur France Info.
Hier, le procureur Denis Devallois a indiqué que le suspect avait reconnu son passage à l'acte, "mais ne l'explique pas véritablement". "L'intéressé se montre détaché, tant au regard de la gravité des faits reprochés que des conséquences vis-à-vis de lui-même (…) Il n'exprime pas de regret ni aucune compassion pour les victimes", a-t-il poursuivi. Le procureur a décrit un jeune adolescent apparaissant "en perte de repères quant à la valeur de la vie humaine, à laquelle il ne semble pas attacher une importance particulière". C'est précisément avec ce passage que l'avocat de l'adolescent n'est pas d'accord.
Il regrette un "emballement politico-médiatique"
Me Chateau tient d'abord à rappeler qu'il y aura "des expertises psychologique et psychiatrique" pendant la procédure et qu'il est important d'attendre leurs résultats. Selon lui, il est indispensable de "de disposer de l'ensemble des éléments pour avoir une vue d'ensemble sur cette procédure (...) C'est par le biais de celle-ci que seront résolues un certain nombre d'interrogations, notamment, de nature médicale, personnelle, environnementale et scolaire", explique-t-il.
Il regrette grandement "l'emballement politico-médiatique au sujet de l'acquisition des couteaux par des mineurs". "Face à l'effroi du décès d'une jeune femme par la main d'un enfant, viennent s'ajouter la vindicte populaire et celle de certains médias (...) le temps est à la douleur face à un drame absolu, et pour la justice, à celui de l'enquête", a-t-il martelé.
Selon ses termes, l'enquête doit se poursuivre "dans le calme et la sérénité" et "nul commentateur ou internaute ne doit s'y substituer par sa plume ou son verbe", prévient-il. Il indique enfin que "les proches" du mis en cause "ont une pensée infiniment douloureuse pour la victime, sa famille et ses amis".