Affaire Jubillar : "Cédric nous a habitué à mentir", toutes ces fois où il a fait des "aveux"

Affaire Jubillar : "Cédric nous a habitué à mentir", toutes ces fois où il a fait des "aveux" Cédric Jubillar serait passé aux aveux auprès d'une ancienne compagne. Des révélations qui rappellent certains propos contradictoires du suspect. Pour l'avocat de proches de Delphine Jubillar, l'homme raconte "tout et n'importe quoi".

Cédric Jubillar, incarcéré à la maison d'arrêt de Seysses, en Haute-Garonne, depuis juin 2021 pour le meurtre de sa femme, Delphine Jubillar, aurait fait des aveux détaillés à sa nouvelle compagne. Delphine Jubillar avait disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn, et son corps n'a jamais été retrouvé. Le principal suspect, Cédric Jubillar, doit être jugé pour meurtre à partir du 22 septembre 2025 devant la cour d'assises du Tarn. Qu'apportent ces dernières révélations à quelques mois du procès ? Interrogée par Le Parisien, la compagne de Cédric Jubillar, qui est appelée Justine dans l'article, a expliqué avoir obtenu ses aveux à l'occasion de rencontres au parloir de la prison. 

"Il m'a dit avoir étranglé Delphine et a même imité sur moi le geste qu'il aurait fait pour la tuer", a-t-elle ainsi confié. Cédric Jubillar a assuré que cela s'était produit à l'intérieur de leur maison, sans un bruit. Le fils du couple avait décrit une dispute, qui aurait pu précéder un passage à l'acte. "Il ne dit pas que cette scène n'a pas eu lieu, mais il affirme que ce n'était pas ce soir-là", a ajouté Justine. Elle a aussi précisé que le mari de Delphine Jubillar aurait repéré le lieu où il avait caché le corps de sa femme plusieurs semaines à l'avance. "Il m'a expliqué avoir caché le corps de Delphine sur une exploitation agricole. Il connaissait ce lieu depuis un mois [...] Il m'a fait comprendre qu'il avait eu le temps de préparer le lieu où il l'a enterrée et qu'il s'était servi pour cela d'une pioche. Pas le soir même, mais bien avant", a-t-elle raconté. Ce lieu serait situé au sud d'Albi. 

"Outrance, mensonge, agressivité"

Des révélations rapidement fustigées par l'avocat de proches de Delphine Jubillar. "Je pense que nous sommes dans le cadre d'une 'Jubillarderie'", a déclaré Me Philippe Pressecq sur BFMTV, tard dans la soirée ce jeudi 10 juillet. "Cédric Jubillar nous a habitué depuis quatre ans à mentir, à raconter tout et n'importe quoi, à manier l'outrance, le mensonge, l'agressivité. Son but depuis le début est de se mettre en lumière", estime l'avocat de cousines et amies de Delphine Jubillar.

Le principal suspect n'aurait pas précisé le mobile du meurtre. "Je crois surtout qu'il a besoin d'être dans un rapport de domination", a confié sa compagne, qui n'a pas rapporté immédiatement ces conversations à la justice, car les versions du prévenu ont changé. Par ailleurs, ces révélations ont eu lieu entre février et avril 2025. Justine affirme ne pas avoir vu Cédric Jubillar depuis le 18 juin et ne veut plus "continuer dans ces conditions". 

Devant les enquêteurs, le mari de Delphine Jubillar a toujours nié être le meurtrier. Les enquêteurs ont révélé que la victime avait demandé le divorce l'été précédent, qu'elle avait rencontré un autre homme et envisageait de s'installer avec lui. Par ailleurs, trois témoins assurent avoir entendu du bruit la nuit de la disparition de Delphine, rappelle RTL. L'aîné du couple a décrit une vive altercation, tandis que deux voisines disent avoir entendu des cris vers 23 heures. Des expertises téléphoniques ont aussi montré que le portable de Delphine Jubillar, qui n'a pas été retrouvé, était resté à proximité du domicile familial. 

Pour l'avocat de cousines et amies de Delphine Jubillar, "si on attend que toutes les personnes qui veulent parler sur Delphine Jubillar (...) soient entendues, Cédric Jubillar ne sera jamais jugé", assure-t-il, toujours ce jeudi 10 juillet. Pour Philippe Pressecq, "seuls des éléments nouveaux crédibles peuvent motiver une nouvelle enquête ou instruction". En attendant, il "s'oppose résolument" à l'idée que la justice puisse ordonner une audition de cette jeune femme.

Le fait est que depuis son placement en détention provisoire en 2021, Cédric Jubillar a régulièrement tenu des versions contradictoires, faisant apparaître ses derniers "aveux" comme un mensonge aux yeux de l'avocat de proches de Delphine Jubillar. En juin 2021, le procureur de Toulouse faisait par exemple état - lors d'une conférence de presse - d'informations "évolutives et contradictoires" fournies par Cédric Jubillar dans le cadre de l'enquête, parfois infirmées par des éléments scientifiques tangibles.