Accident de funiculaire à Lisbonne : une défaillance humaine ? Rebondissement sur l'enquête
Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de l'accident du funiculaire de Gloria qui a fait 16 morts, dont une Française, et 23 blessés à Lisbonne le 3 septembre. Des doutes ont été soulevés sur la principale hypothèse...
- Le funiculaire Glória de Lisbonne, inauguré en 1885, a déraillé mercredi 3 septembre vers 18 heures. L'accident a fait au moins 16 morts et 23 blessés, une Française se trouve parmi les personnes décédées a confirmé le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Les autres victimes sont 5 Portugais, 3 Britanniques, 2 Sud-coréens, 2 Canadiens, 1 Ukrainien, 1 Suisse et 1 Américain.
- Les employés de Carris - la société qui exploite le funiculaire - avaient signalé des problèmes au niveau du câble de tension, provoquant des difficultés de freinage rapporte Observador. D'après SIC, les premières constatations indiquaient également qu'un câble s'est détaché et que les freins de secours auraient lâché.
- Selon les informations du Bureau de prévention et d'enquêtes sur les accidents aériens et ferroviaires (GPIAAF), une rupture de câble "n'est peut-être pas" la cause de l'accident. Le président de Carris expliquait en conférence de presse le 4 septembre que si la cause de l'accident était si claire, l'enquête aurait déjà fait la lumière sur l'accident à Lisbonne. Pour l'heure, aucune piste n'est exclue.
- Le funiculaire de Gloria a été inspecté le matin de l'accident et a subi au moins deux autres interventions récentes : une maintenance régulière en 2022 et une réparation provisoire en 2024. En mai dernier, le funiculaire Glória a été immobilisé durant trois jours, d'après les informations publiées sur le site officiel de Carris.
- Si des employés de Carris assurent s'être plaints de l'entreprise de maintenance, le président de la société a indiqué n'avoir "reçu aucune plainte" qui "remettrait en cause la confiance" en l'entreprise de maintenance Main, laquelle entretient le funiculaire depuis 2019.
- Une note d'information doit être publiée vendredi 5 septembre, par le GPIAAF. Elle dévoilera les "premières conclusions et l'orientation de l'enquête", indique une source proche du dossier auprès de l'agence de presse Lusa.
21:15 - La publication d'une note sur les premières conclusions de l'accident est reportée
Une note d'information sur les premières conclusions de l'accident de funiculaire à Lisbonne devait être publiée vendredi 5 septembre, mais sera reportée au samedi 6 septembre. Le Bureau de Prévention et d'Enquête sur les Accidents Aériens et Ferroviaires (GPIAAF) a expliqué que "l'enlèvement des véhicules et des débris impliqués dans l'accident s'est poursuivi toute la nuit et tôt le matin, et que le GPIAAF a également dû suivre, cet après-midi, les investigations complémentaires menées par le ministère public, qui ont récemment été conclues". La note d'information sera publiée samedi 6 septembre dans l'après-midi.
20:15 - Un Allemand déclaré mort est finalement vivant
Un touriste allemand a été présumé mort dans l'accident de funiculaire à Lisbonne, mercredi 3 septembre, mais est bel et bien vivant, vendredi 5 septembre. L'homme est le père de l'enfant de trois ans qui a survécu à l'accident de funiculaire. La découverte a été faite lorsque les grands-parents de l'enfant sont allés récupérer le corps de leur fils. Cependant, ni l'hôpital ni les autorités n'ont expliqué l'erreur, a rapporté SIC Noticias.
17:02 - Ce que l'on sait des victimes du funiculaire de Lisbonne
Parmi les victimes mortes dans l'accident du funiculaire de Lisbonne, cinq sont portugaises. L'une d'elle est un homme de 45 ans qui travaillait pour Carris depuis 15 ans en tant que serre-frein dans la société. Nommé André Jorge Gonçalves Marques il était bien connu de la cité lisboète et appréciait de son entourage et de ses collègues. L'entreprise a d'ailleurs salué un homme "dévoué, aimable, souriant, toujours prêt à contribuer au bien commun". Deux autres victimes étaient des employés de la fondation caritative Santa Casa da Misericórdia de Lisboa, qui gère des hôpitaux, des crèches et des lieux d’enseignement. Selon le Correio da Manhã, ces deux défunts se nomment Alda Matias et Pedro Trindade. Aucune information n'a été donnée concernant les deux autres victimes portugaises.
16:26 - Un enfant de 3 ans miraculé parmi les victimes de l'accident de funiculaire
Un petit garçon de 3 ans fait partie des victimes de l'accident de funiculaire, mais a été seulement blessé sans que cela ne mette ses jours en danger. L'enfant, de nationalité allemande, était en voyage à Lisbonne avec ses parents. Après l'accident, il a été secouru dans les décombres du funiculaire par un policier de 45 ans arrivé parmi les premiers sur les lieux du drame et membre de la division des enquêtes criminelles de Lisbonne. L'enfant était incarcéré dans les décombres, mais il a pu être conduit par l'hôpital où il a été pris en charge pour une fracture. La mère de l'enfant a été retrouvée parmi les blessés et le père a été également été retrouvé dans un hôpital le lendemain après avoir été annoncé mort dans un premier temps.
15:43 - Le funiculaire de Lisbonne était anciennement surveillé 24h sur 24
La procédure d'inspection concernant la maintenance du funiculaire de Gloria a duré un peu plus d'une demi-heure le matin de l'accident comme l'a rappelé SIC. Mais ces procédures n'ont que quelques années, puisque comme le souligne le journal Público jusqu'en 2007 l'inspection de l'équipement était plus conséquente : le funiculaire était surveillé 24 heures sur 24 par une équipe de 24 employés de Carris qui faisant des roulements par tiers de huit heures, à raison de deux par cabine de funiculaire. Depuis 2007, l’inspection est aujourd'hui réalisée par la société externe Main composée de six techniciens.
14:59 - Des plaintes des employés contre la société de maintenance ? Le président de Carris dément
D'après les médias portugais, les employés de Carris avait signalé des problèmes concernant le câble de tension et provoquant des difficultés sur le freinage. Des plaintes auraient également été formulées contre l'entreprise de maintenant Main chargée de l'entretien du funiculaire. A ce sujet, le président de Carris a assuré que son entreprise n'a "reçu aucune plainte" qui "remettrait en cause la confiance que nous avions dans ce prestataire", a-t-il déclaré en conférence de presse. Et d'ajouter : "Il n'y a jamais eu de critique générale sur l'entretien de nos ascenseurs".
14:10 - Une ressortissante française morte et une autre blessée selon le quai d'Orsay
Une Française se trouve parmi les 16 personnes décédées dans l'accident à Lisbonne, mais une autre Française fait partie des blessés d'après le quai d'Orsay. Cette dernière, a été touché "légèrement" et "se porte bien", a assuré jeudi soir sur franceinfo l'ambassadrice de France au Portugal, Hélène Farnaud‑Defromont.
13:32 - Le funiculaire était "complètement hors de contrôle"
"J'ai vu le funiculaire arriver d'en haut, complètement hors de contrôle. On aurait dit un jouet, les gens criaient, tout s'est passé très vite. Puis, il a percuté avec un grand fracas le coin de la rue de Gloria, créant un nuage de poussière brune", raconte un témoin portugais ayant assisté à l'accident de Lisbonne auprès de Franceinfo. Le funiculaire a dévalé une pente abrupte de 17% sur laquelle il circule habituellement à très faible allure.
12:49 - L'entretien du funiculaire de Lisbonne, même bien effectué, était-il suffisant ?
Le funiculaire de Gloria est en service depuis plus de 140 ans a rappelé le spécialiste en sciences forensiques interrogé par SIC, Paulo Vieira Pinto. Ce dernier s'est demandé si un entretien continu était suffisant face au nombre de voyages effectués par l'ascenseur et le nombre de personnes qu'il transporte chaque jour. L'entreprise Carris qui exploite le funiculaire a plusieurs fois assuré que les "programmes de maintenance mensuels, hebdomadaires et d'inspection quotidienne ont été scrupuleusement respectés" pour se prémunir de toute négligence.
12:05 - Les 16 victimes décédées identifiées, un blessé allemand retrouvé en vie
La police judiciaire a pu identifier toutes les victimes décédées dans l'accident à Lisbonne et confirmer leur nationalité. Le bilan permet donc de dire que les personnes mortes sont cinq Portugais, trois Britanniques, deux Sud-coréens, deux Canadiens, un Français, un Suisse, un Ukrainien et un Américain. Alors que des doutes subsistaient sur la présence d'Allemands parmi les dépouilles, la police a assuré que le ressortissant allemand a été retrouvé vivant à l'hôpital de São José selon des informations de CNN confirmées par l'Ambassage d'Allemagne à Lisbonne. L'homme est grièvement blessé, mais ses jours sont hors de danger.
11:19 - ""C'était vraiment effrayant" : une touriste suisse présent dans le wagon raconte l'accident à Lisbonne
Une touriste suisse présente dans le funiculaire au moment de l'accident à Lisbonne a témoigné sur Franceinfo. La mère de famille qui se trouvait avec son mari et son fils dans le wagon qui remontait la pente et est resté presque intact du fait de sa chute moins importante. "Il n'y avait plus de freins dans notre wagon, il descendait en accélérant sans aucun contrôle. Et là, on a vu arriver l'autre wagon qui allait très très vite", raconte-t-elle. "Tout le monde s'est mis à crier. Mon mari a sauté par la fenêtre. Je lui ai donné mon fils et je m'apprêtais à sortir par la fenêtre moi aussi... Des gens dehors m'ont dit 'Ne sautez pas !'... Et le wagon s'est écrasé". Elle ajoute : "C'était vraiment effrayant parce que pendant quelques secondes on ne savait pas quoi faire. J'ai dit à mon mari qui est médecin d'essayer de secourir les victimes, mais il ne pouvait pas. Tout était vraiment broyé. Il était impossible d'évacuer les gens... Nous avons eu beaucoup de chance."
10:33 - "Le nombre de victimes aurait pu être bien plus élevé" à Lisbonne
Plusieurs experts des sciences forensiques sont mobilisés pour déterminer ce qu'il s'est passé avec l'accident de funiculaire à Lisbonne. Un spécialiste en la matière, Paulo Vieira Pinto, s'est exprimé auprès de SIC et a donné du crédit à l'hypothèse de la rupture de câble : "Nous savons que l' ascenseur fonctionne grâce à un câble qui assure le mouvement du pendule [entre les deux wagons, celui qui monte et celui qui descend]. D'après les images, tout indique que ce câble s'est rompu au début de la descente". Il a ajouté que si la rupture avait eu lieu à mi-chemin, là où les deux wagons se croisent, "le nombre de victimes aurait pu être bien plus élevé que ce que nous regrettons déjà".
09:22 - Tous les éléments du funiculaire avaient été jugés fonctionnels le jour de l'accident
Avant la mise en fonctionnement du funiculaire de Gloria le jour de l'accident, tous les équipements avaient fait l'objet d'une inspection pendant environ une demi-heure selon SIC : les contrôles ont porté sur les câbles, le rail et la cabine, et "tous les éléments ont reçu l'approbation des techniciens" écrit le journal qui publie un document officiel très détaillé sur les conclusions de l'inspection. L'enquête déterminera si ces conclusions étaient fidèles à la réalité ou sont passées à côté d'une défaillance. Pour l'heure, aucune piste n'est écartée par la police judiciaire qui n'a pas souhaité précisé les avancées de l'enquête durant la conférence de presse d'hier.
