Bompard, Denis et Poux visés par des explosifs : qui est le suspect jugé ce vendredi ?
La petite commune de Saint-Aulaye en Dordogne secouée par une affaire intrigante. Samedi 4 octobre, un colis explose dans le véhicule d'un employé de La Poste, il était destiné à une personnalité publique. Les démineurs ont aussi retrouvé deux autres paquets piégés, également adressés à des personnes connues. Sur place, les experts et les forces de l'ordre ont découvert trois colis piégés, tous postés à La Roche-Chalais. Les deux colis restants n'ont pas explosé.
Le 8 octobre, un homme âgé de 51 ans a été interpellé à Clermont-Ferrand et placé en garde à vue. Lors de son interrogatoire, l'homme a reconnu "avoir confectionné les colis contenant les dispositifs explosifs et les avoir postés en Dordogne", indique un communiqué du parquet de Périgueux transmis à BFMTV ce jeudi 9 octobre. Il ciblait deux personnalités "en raison des propos critiques envers les 'antivax' qu'elles auraient tenus", apprend-on.
Jugé en comparution immédiate ce vendredi 10 octobre
Le suspect, qui n'a jamais été condamné, portait au moment de son interpellation "un pétard et un couteau", précise le procureur de la République de Périgueux Jacques-Édouard Andrault. "L'enquête permettait de mettre en évidence que les trois colis contenaient un pétard relié à un dispositif alimenté par une pile électrique pouvant se déclencher à l'ouverture du colis. Le dispositif n'était pas létal mais pouvait causer des blessures", ajoute le parquet.
Le cinquantenaire a été déféré ce vendredi 10 octobre "au tribunal judiciaire de Périgueux afin d'être traduit en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel des chefs de fabrication non autorisée d'engin explosif, de détention et de transport de produit explosif en vue de préparer une atteinte aux personnes et port d'arme de catégorie D"
, abonde le communiqué du procureur. L'enquête ouverte a été confiée à la section de recherches de Bordeaux, précise la chaîne info.
Un homme "dans le regret" et sans antécédents judiciaires
Les colis visaient trois personnalités publiques différentes. Un député connu au niveau national mais ne venant pas de Dordogne, une humoriste et une journaliste. Il s'agit de la journaliste Élodie Poux et de l'humoriste Estelle Denis. Un colis était aussi destiné à un "député LFI au hasard", et a été adressé à Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise.
Dans un communiqué de presse publié ce jeudi, le procureur de la République de Périgueux Jacques-Édouard Andrault, indique qu'en garde à vue, l'homme "reconnaissait avoir confectionné les colis contestant les dispositifs explosifs et les avoir postés en Dordogne"
. "Il expliquait avoir choisi un député LFI au hasard et avoir ciblé Mmes Denis et Poux en raison des propos critiques envers les 'antivax' qu'elles auraient tenus".
Selon les informations d'ICI Périgord, l'homme est "dans le regret", "s'exprime très bien (...) et les faits ne sont pas discutés", lors de son audition. Il avait signé tous ses colis au nom de "Laure Loge" avec pour adresse
la ville de Davos, une station des Alpes suisses qui accueille tous les ans le forum économique mondial. Le Clermontois était en Charente-Maritime "dans la maison de son père, à Boscamnant". Enfin, il avait
rédigé un courrier adressé à Emmanuel Macron à l'Elysée, révèle le journal local Haute-Saintonge. Il encourt désormais une peine de sept ans de prison.