Un satellite en chute libre vers la Terre, l'agence spatiale européenne a étudié la zone d'impact

Un satellite en chute libre vers la Terre, l'agence spatiale européenne a étudié la zone d'impact

Ce satellite européen avait été lancé en 2018, il y a cinq ans seulement.

Aeolus. C'est le nom d'un satellite européen bourré de technologies et transformé en moins de cinq ans seulement en simple débris spatial au-dessus de nos têtes. Lancé en août 2018 et placé en orbite terrestre basse, il a récemment effectué une rentrée très rapide dans l'atmosphère, avec une trajectoire difficile à prévoir et à analyser. L'agence spatiale européenne (ESA) a reconnu l'engin comme "déchet spatial" il y a peu, avant de préparer le crash.

Lancé en août 2018, Aeolus a été en effet été mis au rebut cet été par l'agence spatiale européenne (ESA), qui a confirmé officiellement la fin de vie de son satellite. Une décision prise après des difficultés à maintenir l'orbite de l'appareil, confronté à un épuisement de son carburant (ergols). La fin est triste pour ce satellite doté d'une technologie laser surpuissante, capable d'observer depuis l'espace les vents sur l'ensemble du globe. Aeolus a ainsi contribué à améliorer significativement les prévisions météo, selon l'agence spatiale européenne.

Il fallait donc lui organiser un enterrement de première classe : l'ESA a d'abord tenté de contrôler sa chute et notamment de s'assurer de la destruction du satellite dès son entrée dans l'atmosphère. La manoeuvre est connue et détaillée. Les satellites devenus poubelles de l'espace doivent théoriquement brûler peu à peu, à mesure qu'ils s'approchent de la surface du globe. Mais rien de tout cela ne s'est produit avec Aeolus !

Selon une communication de l'ESA début septembre, cette "rentrée assistée" s'est faite avec une nouvelle méthode. Aeolus a d'abord subi une série de manoeuvres visant à réduire progressivement son orbite. Puis l'agence spatiale européenne a étudié les zones d'impacts possibles en vue de limiter les risques. Le satellite a fini par entrer dans l'atmosphère à une vitesse vertigineuse fin juillet. "Vers 20h40 CEST, pendant environ deux minutes, Aeolus est devenue une boule de feu – une étoile filante temporaire dans l'atmosphère", explique l'agence spatiale dans un communiqué. L'ESA a même pu suivre la trajectoire de ce bolide fonçant droit sur la Terre.

© ESA

Tout s'est donc bien passé selon l'ESA même si 20% du satellite n'aurait pas brûlé totalement dans l'atmosphère. La trajectoire du satellite montre un point de chute en Antarctique, loin des zones habitées, comme le prévoyaient les modélisations. La chute finale d'Aeolus, encore étudiée par l'ESA, s'est ainsi transformé en exercice grandeur nature pour la rentrée sur Terre de prochains engins spatiaux. Le tout avec "150 fois moins de risques" pour les zones peuplées et aussi moins de danger de collision avec d'autres satellites.

Plus de 6000 satellites sont aujourd'hui en orbite aux dessus de nos têtes, six fois plus qu'en 2010 et la problématique de leur retour sur Terre demeure un des grands défis spatiaux du siècle...