Le vortex polaire a glissé hors du pôle nord, il y a des conséquences sur l'Europe

Le vortex polaire a glissé hors du pôle nord, il y a des conséquences sur l'Europe Une "perturbation majeure" du vortex polaire a été constatée par les scientifiques et ce n'est pas anodin.

Dans le cercle polaire, il existe un grand système de vents forts, appelé vortex polaire. Il contient une masse d'air extrêmement froid et tourne circulairement autour du pôle Nord. Présent en permanence, l'intensité de ce vortex s'amplifie en hiver, lorsque l'écart de températures entre les pôles et l'équateur est le plus important. Cependant, récemment, une perturbation majeure a été observée au niveau de ce vortex.

Ce phénomène a été expliqué par des scientifiques de l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) dans un article de blog. Un réchauffement stratosphérique important et soudain, phénomène pendant lequel l'air en altitude au-dessus du pôle va devenir plus chaud que celui des tropiques, a en fait déstabilisé le système de vent. Il l'a aussi déformé, lui faisant perdre sa forme circulaire. Ce réchauffement est provoqué par des ondes atmosphériques qui entrainent des élévations de températures notables. 

Les vents se sont ainsi retrouvés à ne plus entourer le pôle Nord et à changer de direction, se dirigeant alors vers l'Europe. "Cela ne signifie pas pour autant que le vortex a disparu. Il s'est éloigné du pôle, serpentant au-dessus de l'Europe du Nord", ont expliqué les scientifiques.

Ce changement n'est en fait pas surprenant et se produit chaque année. En hiver, les vents soufflent d'ouest en est puis au printemps d'est en ouest, lorsque le pôle Nord reçoit davantage de lumière. Il a d'ailleurs été "puissant" pendant l'hiver.

Toutefois, un détail a alerté les scientifiques. Cette inversion a commencé dès le 9 mars dernier, plutôt que mi-avril habituellement. En 2024, l'inversion avait aussi eu lieu début mars, mais le vortex s'était rétabli fin avril, ce qui cette fois-ci ne semble pas être le cas. Au cours de la deuxième quinzaine de mars, les vents ont tenté plusieurs fois de reprendre la direction ouest, mais en vain. Les experts avaient alors avancé qu'il était peu probable qu'il revienne à sa position normale. Il se serait donc dissipé au-dessus du vieux continent, entrainant des "températures inférieures à la moyenne en Europe du Nord" mais également "dans certaines parties de l'Asie et dans l'est des États-Unis".