Rachel Dolezal, activiste, a menti pendant 20 ans sur ses origines
[Mise à jour 16/06/2015 à 17h00] Rachel Dolezal, qui ne s'était pas exprimée depuis l'annonce de ses parents, a été interviewée par la chaîne Today News. Lors de cette interview réalisée par Matt Lauer, elle explique qu'elle savait qu'un jour, elle aurait à s'expliquer sur la complexité de son identité. Lorsque le journaliste lui montre la photo d'elle plus jeune, lorsqu'elle avait les cheveux blonds, elle explique qu'à cette époque, elle ne se considérait pas comme une afro-américaine, mais qu'aujourd'hui et depuis longtemps, elle s'identifie comme tel. Elle explique que son identification en tant que femme afro-américaine a été solidifiée par l'arrivée de son frère adoptif Izaiah Dolezal. Pour ce qui est de sa couleur de peau plus métissée que lorsqu'elle était jeune et blonde, elle la justifie en disant qu'elle s'expose souvent en soleil. En conclusion, Rachel Dolezal s'identifie comme une afro-américaine et ne regrette pas son mensonge, qu'elle ne le considère pas comme tel. Elle admet cependant que ce n'était pas correct de se décrire comme elle l'a fait, mais que ce n'était ni faux, ni vrai, mais "complexe".
Rachel Dolezal est professeur d’études africaines-américaines à l’Eastern Washington University et présidente de l’association nationale pour la promotion des personnes de couleur à Spokane (Etat de Washington, Etats-Unis). Depuis 20 ans, elle se faisait passer pour une métisse. La semaine dernière, ses parents ont décidé de révéler son identité. Selon eux, son implication au sein de la communauté afro-américaine n’est pas liée à ce désir de modifier et de falsifier ses origines. Rachel aurait coupé les ponts avec sa famille depuis plusieurs années. Ils attribuent cette décision au fait qu'eux soient blancs. A plusieurs reprises, leur fille leur avait demandé de ne plus se promener dans Spokane en raison de leur couleur de peau.
Rachel Dolezal s’est donc inventée une autre vie et s'est identifiée à la cause afro-américaine. Elle s'est créée un autre père d'origine africaine, tantôt présenté comme "absent", tantôt incarné par un inconnu lors de réunions professionnelles. Elle se définissait comme "noire, blanche et amérindienne" mais selon ses parents, Rachel serait "caucasienne avec des origines tchèques, suédoises et allemandes".
President Dolezal's father announced today that he will be coming to town for the January 19th ribbon-cutting ceremony...
Posted by Spokane NAACP on mardi 13 janvier 2015
Pour appuyer leur propos, ils ont montré des photos d’enfance : Rachel y apparaît blonde aux yeux bleus. Une vérité qui tranche avec l'histoire qu'elle s'était inventée : elle expliquait être née dans un tipi, sa famille chassant avec un arc et des flèches. Elle prétendait également avoir vécu en Afrique du Sud.
It's not just her appropriation. It's that she claimed an oppression that wasn't hers. #RachelDolezal pic.twitter.com/we4yn3aAlk
— Charles Clymer (@cmclymer) 12 Juin 2015
Rachel souhaitait intégrer la communtauté "afro-américaine" et elle mettait régulièrement en avant "sa" couleur de peau sur les réseaux sociaux. Sur Facebook, par exemple, elle expliquait son ressenti en tant que Noire sur le film "12 Years a Slave". Elle a également posté une photo d’elle avec une coupe afro, prétenduement naturelle.
Rachel dénonçait les violences faites aux Noirs d’une façon plutôt étrange. Elle se disait victime d’agressions racistes, neuf au total, la dernière datant de février. A l’occasion de cette "agression", elle s’est exprimée dans les médias. Finalement, lors d'une interview, elle s'était presque trahie, en refusant de répondre à la question "Etes-vous afro-américaine ?"
En vidéo : La militante des droits civiques aurait menti sur ses origines afro-américaines