Incendies au Chili : des dizaines de morts, des images saisissantes

Incendies au Chili : des dizaines de morts, des images saisissantes Des incendies d'ampleur frappent le Chili depuis vendredi 2 février dans le sud et le centre du pays. Un premier bilan fait état d'au moins 100 personnes décédées.

Depuis vendredi 2 février, le sud et le centre du Chili sont dévastés par les flammes. La région de Valparaiso, à 116 km à l'ouest de Santiago, au centre du pays d'Amérique latine est particulièrement touchée. Hier dimanche 4 février, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Manuel Monsalve, a déclaré lors d'une conférence de presse qu'il y a " 112 personnes tuées, 32 corps identifiés". 

De son côté, le président chilien, Gabriel Boric, parle de "la plus grande tragédie" qu'a vécu le Chili depuis le séisme et le tsunami de 2010 qui avaient fait plus de 500 morts. Le président a annoncé deux jours de deuil national à partir de ce lundi 5 février. Selon le Service national de prévention et de réponse aux catastrophes (Senapred) environ 1400 pompiers et 1300 militaires et volontaires sont mobilisés ce lundi pour lutter contre les incendies qui continuent de faire rage ce lundi après trois jours consécutifs.

L'incendie qui frappe le Chili depuis vendredi a fait d'importants dégâts et le bilan devrait encore s'alourdir dans les prochains jours. Selon un bilan du ministère de l'Intérieur paru ce samedi, environ 43 000 hectares ont été ravagés dans tout le pays. Une équipe de l'AFP présente à Quilpué à l'ouest de Santiago raconte des quartiers entiers ravagés par les flammes. Le gouverneur de la région de Valparaiso, Rodrigo Mundaca, et le maire de la station balnéaire de Viña del Mar, Macarena Ripamonti, ont annoncé que des centaines de personnes demeurent portées disparues. 

Comme l'indique Le Figaro, l'incendie le plus dévastateur de la région a lieu à Las Tablas et est toujours en cours. Selon la ministre de l'Intérieur, Carolina Toha, le feu "couvre un périmètre de 80 km". La ministre a aussi annoncé que la situation météorologique commence à jouer en faveur des secours car "les conditions actuelles sont plus propices à la prise en charge des victimes et à la maîtrise des incendies". Selon Le Monde, environ quarante foyers d'incendie étaient encore actifs dimanche soir.

Pour le gouverneur de la région de Valparaiso l'origine du feu ne fait aucun doute. Comme le rapporte Le Monde, Rodrigo Mundaca a déclaré que l'incendie serait intentionnel, il a cependant précisé : "On ne sait pas si ce sont des groupes organisés ou des pyromanes, ce sera à la justice de le déterminer". Une enquête a été ouverte afin de déterminer l'origine de l'incendie.

Si les bilans humain et environnemental sont aussi lourds, cela s'explique par la densité de population importante de la région de Valparaiso qui abrite également de nombreuses forêts et zones végétales. Les habitations de la région étant assez précaires, elles ont été rapidement dévastées. Miguel Castillo, ingénieur forestier à l'université du Chili, explique au Monde que l'incendie est entré en contact avec différents types de combustibles : "des décharges, des arbustes, des maisons en bois et fibrociment de quartiers populaire". Il a ensuite ajouté que le caractère mixte de ce territoire "rend très difficile le combat contre les flammes". 

D'autres facteurs ont aussi permis à l'incendie de se propager rapidement. Le Chili est en proie à une vague de chaleur dans la capitale, Santiago, et dans le centre avec des températures proches de 40°C. Un phénomène qui résulte à la fois du dérèglement climatique et de la présence du phénomène naturel El Niño. Ce phénomène climatique est responsable d'une augmentation de la température dans l'océan Pacifique et notamment au large de l'Amérique du Sud et centrale.