Ces propos méprisants de JD Vance sur l'Europe devaient rester confidentiels

Ces propos méprisants de JD Vance sur l'Europe devaient rester confidentiels Lors d'une conversation qui aurait dû être confidentielle, JD Vance et d'autres hauts responsables américains ont été très critiques et ont évoqué des manœuvres contre l'Europe. Problème, la discussion a fuité après une erreur de leur part.

C'est une erreur qui décrédibilise l'administration Trump. Le rédacteur en chef du magazine américain The Atlantic, Jeffrey Goldberg, a révélé avoir été convié à rejoindre une boucle de discussions entre des membres du gouvernement américain et des hauts responsables de la sécurité nationale sur la messagerie Signal. Des échanges qui auraient dû se tenir sur les canaux sécurisés du gouvernement et auxquels il n'aurait jamais dû avoir accès.

Présent dans ce groupe de 18 personnes, aux côtés du vice-président américain JD Vance, du secrétaire à la Défense Pete Hegseth, du directeur de la CIA John Ratcliffe ou encore du conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz, le journaliste a pu suivre des discussions portant sur des opérations militaires américaines à l'encontre des rebelles Houthis au Yémen, mais aussi des propos peu flatteurs à l'égard de Donald Trump et révéler certaines déclarations des dirigeants américains contre d'autres puissances mondiales, photo à l'appui. Les critiques ne se sont pas dirigées contre la Chine, concurrent direct des Etats-Unis pour occuper la place de première puissance mondiale, ni même contre la Russie avec qui les relations sont en train de se réchauffer en marge des négociations sur la fin de la guerre en Ukraine, mais contre l'Europe.

L'Europe qualifiée de "pathétique"

Les diatribes sont signées du vice-président américain et du secrétaire de la Défense. Les membres actifs de la discussion évoquaient la possibilité de faire payer à l'Europe la protection américaine des voies maritimes situées en mer Rouge. Ces voies contrôlées par les rebelles yéménites Houthis sont très stratégiques pour le commerce mondial et sont utilisées par les Etats-Unis, mais surtout par l'Europe. Les attaques menées à la mi-mars contre les Houthis par les Etats-Unis ont donc servi les deux pays, une manœuvre qui n'a pas réjoui JD Vance : "Je déteste simplement renflouer à nouveau l'Europe", a déclaré le vice-président américain sur la boucle Signal selon une capture d'écran partagé par le rédacteur en chef de The Atlantic.

Une position que d'autres hauts responsables américains partagent. "Je partage entièrement votre aversion pour les profiteurs européens. C'est PATHÉTIQUE", a renchérit Pete Hegseth dans la foulée du vice-président. Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, de son côté, n'a pas ajouté aux critiques faites contre l'Europe, mais a assuré que le gouvernement travaille à une façon de "compiler les coûts associés et [de] les imposer aux Européens". Autant d'informations qui pour la poursuite de bonnes relations, déjà altérées, entre les Etats-Unis et l'Europe auraient mieux fait de rester confidentielles.

Le sentiment anti-européen de JD Vance n'est pas une nouveauté. Le vice-président américain a déjà lancé plusieurs attaques contre les démocraties européennes lors de son discours à la Conférence de Munich sur la sécurité du 14 février, les accusant de se détourner de leurs valeurs. Les déclarations ont été considérées par la cheffe de la politique étrangère européenne, Kaja Kallas, de tentative pour "provoquer une bagarre" entre les Etats-Unis et l'Europe.

Cette fois, le vice-président américain s'aligne sur une précédente position de Donald Trump qui consiste à dire que l'intervention et l'aide militaire américaine est indispensable pour l'Europe. Le locataire de la Maison Blanche a même menacé de quitter l'OTAN jugeant que l'Europe n'investissait pas assez dans sa défense et comptait sur la force américaine. Depuis les Vingt-Sept s'organisent pour renforcer leur défense. L'Europe n'a toutefois pas encore réagi aux propos de JD Vance.