Macron appelle à un "cessez-le-feu permanent" à Gaza, il a déjà une idée de comment faire
"Il faut mettre fin à cette guerre maintenant avec un cessez-le-feu permanent", a déclaré le président de la République à BFMTV, lundi 11 août, à propos de la guerre à Gaza. Cette prise de position intervient quelques jours après que Benjamin Netanyahu a dévoilé un plan prévoyant la prise de contrôle de la ville de Gaza par l'armée israélienne.
"L'annonce faite par le cabinet israélien d'une expansion de son opération à Gaza ville et aux camps de Mawasi et d'une réoccupation par Israël constitue un désastre annoncé d'une gravité sans précédent et une fuite en avant dans la guerre permanente" affirme Emmanuel Macron, ajoutant que "les otages israéliens et les populations de Gaza vont continuer d'être les premières victimes de cette stratégie".
Une "mission de stabilisation" sous mandat de l'ONU
Face à cette impasse, Emmanuel Macron avance une piste pour avancer vers un cessez-le-feu permanent : "une mission de stabilisation sous mandat de l'ONU". Selon lui, cette opération, déjà déployée auparavant au Mali et au Congo, "permettra de sécuriser la Bande de Gaza, protéger les populations civiles et apporter son soutien à une gouvernance palestinienne qui seule peut répondre aux besoins des populations de Gaza et conduire des opérations de désarmement et de démilitarisation du Hamas".
"Nous en avons posé les seules bases crédibles avec l'Arabie saoudite à New York, en obtenant pour la première fois un appel unanime à un désarmement du Hamas et à la libération des otages par les acteurs régionaux", a assuré Emmanuel Macron, qui reconnaitra l'Etat de Palestine en septembre prochain. Le chef de l'État exhorte désormais le Conseil de sécurité des Nations unies à "travailler pour mettre en place cette mission et la doter d'un mandat".
Le président de la République a déjà demandé à ses équipes "d'y travailler sans tarder" avec leurs partenaires, y voyant "la seule voie crédible" afin de "sortir d'une situation inacceptable pour les familles d'otages comme pour les Gazaouis", et "commencer à sortir de la guerre permanente et reconstruire la paix et la sécurité pour tous".
"Non à une opération militaire israélienne"
La position d'Emmanuel Macron est claire : "Non à une opération militaire israélienne. Oui à une coalition internationale sous mandat de l'ONU pour lutter contre le terrorisme, stabiliser Gaza et soutenir ses populations et mettre en place une gouvernance de paix et de stabilité". D'après le site des Nations Unis, le déploiement des Casques Bleus de l'ONU nécessite cependant l'approbation du Conseil de sécurité de l'ONU, après des consultations auxquelles peuvent participer tous les États membres ainsi que les représentants du pays concerné. Les cinq membres permanents (États-Unis, Russie, Chine, France et Royaume-Uni) disposent d'un droit de veto. L'aval de Washington, allié de Benjamin Netanyahu, est plus qu'incertain.
Les différentes propositions des Etats-Unis sur la question le confirment. Le 4 juin dernier, une résolution réclamant un cessez-le-feu et un accès humanitaire à Gaza s'est heurtée à un veto américain, le premier depuis l'arrivée de la nouvelle administration Trump. Selon Washington, le texte "sapait" les efforts diplomatiques en cours pour une trêve, rapporte France 24. La tension diplomatique sur la question s'est à nouveau illustrée le dimanche 10 août, lorsque, à la demande du Royaume-Uni, de la France, de la Slovénie, du Danemark et de la Grèce, les ambassadeurs auprès des Nations unies se sont réunis d'urgence au Conseil de sécurité, à New York, pour examiner la situation humanitaire à Gaza.
Lors de cette échange particulièrement animé, Dorothy Shea, ambassadrice américaine à l'ONU, a reproché à certains États de diffuser de "fausses informations" sur Israël selon EuroNews, tout en réaffirmant qu'"Israël a le droit de décider les actions nécessaires à sa sécurité et les mesures qui sont appropriées pour mettre fin à la menace posée par le Hamas".