Florent Pagny : le chanteur se prend pour un "précurseur" du ras-le-bol fiscal
Florent Pagny, l'illustre auteur de Ma Liberté de penser, sa chanson anti-Fisc de 2003, est bien placé pour parler de ras-le-bol fiscal. L'Express ne s'est donc pas fait prier pour interroger le chanteur, jury par ailleurs de The Voice, sur la fiscalité française au moment où elle fait le plus débat. Et le chanteur a fait honneur à sa réputation de franc-parleur, estimant être un "précurseur" des "pigeons", "poussins" et autres "bonnets rouges" qui tour à tour ont protesté contre les mesures fiscales du gouvernement, allant jusqu'à faire reculer le pouvoir.
"Une chanson comme Ma Liberté de penser, on disait tout avec suffisamment d'ironie, sans monter le ton et en prenant le recul sur une situation comme celle-ci", se vante aujourd'hui Florent Pagny qui se pique même d'une belle analyse géopolitique : "Il y en a une qui vient de se faire élire royalement, c'est Angela Merkel. Son argument c'est de dire : 'Je vais réduire les aides sociales et les gens vont aller travailler'. Et l'Allemagne entière s'est levée en disant : 'Elle a raison'". Selon Florent Pagny en effet, il faut faire "moins de social" et les hommes et femmes du gouvernement "feraient mieux de penser à réduire les taxes et les charges". "Je pense qu'ils gagneraient plus d'argent. Les gens consommeraient plus et vivraient un peu mieux", affirme-t-il encore avant de conclure : "Et bien soyons un peu boches".
En 1997, Florent Pagny quittait la France et rejoignait sa compagne Azucena Camaño en Argentine (depuis 2010, il partage sa vie entre la France et Miami). Une manière pour lui de fuir le Fisc diront alors les mauvaises langues. En publiant en 2003 sa chanson Ma Liberté de penser, il officialisera en tout cas ses démêlés avec l'administration fiscale. Laquelle le fera condamner par la justice trois ans plus tard à 15 000 euros d'amende et six mois de prison avec sursis pour fraude fiscale. Florent Pagny était accusé de ne pas avoir payé de TVA en 1997 et d'avoir artificiellement réduit ses revenus à la même époque. "Quitte à tout prendre prenez mes gosses et la télé", commençait Florent Pagny dans sa chanson restée célèbre avant de poursuivre : "J' peux vider mes poches sur la table / Ca fait longtemps qu'elles sont trouées / Baisser mon froc j'en suis capable / Mais vous n'aurez pas / Ma liberté de penser". Un hymne pour les prochains mois ?
Voir l'interview de Florent Pagny sur le site de L'Express