Jean-Marie Le Pen : une fortune de lingots et de pièces d'or cachée en Suisse ?

Jean-Marie Le Pen : une fortune de lingots et de pièces d'or cachée en Suisse ? Les bureaux et le domicile de Jean-Marie Le Pen ont été perquisitionnés mercredi dans le cadre d'une enquête du fisc pour des faits présumés de blanchiment de fraude fiscale, notamment.

Jean-Marie Le Pen cacherait-il quelque chose au fisc ? "Je démens avoir de quelque façon que ce soit transgressé la loi", a-t-il fait savoir par voie de communiqué. Le manoir de Montretout, à Saint-Cloud, où le leader du Front National a installé ses bureaux, a fait l'objet d'une perquisition mercredi. Les policiers se seraient également rendus à son domicile d'après le communiqué du député européen. Jean-Marie Le Pen fait l'objet d'une enquête, ouverte en juin dernier par le parquet national financier. Il est soupçonné de blanchiment de fraude fiscale, de déclaration mensongère de patrimoine, et également de fraude fiscale aggravée depuis le 24 septembre.

"Soupçons de fraude fiscale: perquisition chez Jean-Marie Le Pen"

Cette enquête a débuté suite à des signalements de Tracfin, la cellule antiblanchiment de Bercy, et de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Mediapart avait révélé en avril la teneur de ces signalements : Jean-Marie Le Pen serait soupçonné d'avoir été le "bénéficiaire économique" d'un trust géré à Genève par son "majordome", Gérald Gérin. Il serait crédité de 2,2 millions d'euros dont 1,7 million d'euros sous forme de lingots et de pièces d'or. Le député européen avait par ailleurs reconnu en 2013 avoir détenu un compte en Suisse, ouvert en 1981 à l'UBS.

Jean-Marie Le Pen dénonce une "violence judiciaire injustifiée" après les perquisitions

Jean-Marie Le Pen a réagi par deux communiqués successifs à la perquisition qui a eu lieu au manoir de Montretout. Le leader frontiste vise directement "le pouvoir hollandiste" et des "méthodes dignes d'un Etat policier". Il s'estime traité "comme s'il était un délinquant, à l'orée des élections régionales", accusant ainsi le pouvoir de manœuvres politiques. Jean-Marie Le Pen estime, en outre, que la présomption d'innocence a été bafouée et s'indigne "de cette violence judiciaire injustifiée". Il affirme qu'il demandera "réparation des violences et dommages moraux et matériels" subis par sa famille, ses proches et lui. Sur son blog, Jean-Marie Le Pen a également partagé des photos de son coffre-fort complètement défoncé. Il précise qu'il était "contemporain du premier propriétaire de la demeure, chef de cabinet de l'Empereur Napoléon III".

L'assistant personnel de Jean-Marie Le Pen, Gérald Guérin, qui fait également l'objet d'une plainte du fisc pour fraude fiscale aggravée, a annoncé que son domicile avait aussi été l'objet de perquisitions. Il a fait savoir au Monde que les enquêteurs avaient saisi un chèque de 10 000 euros signé par le leader frontiste à l'ordre de son épouse. "Je ne l'ai jamais encaissé, il voulait que Jany ne soit pas embêtée, car les comptes sont souvent bloqués après un décès", a-t-il expliqué. La police a également emporté deux cartes bancaires American Express et quelques devises étrangères. Selon Gérald Guérin, les cartes n'ont jamais été utilisées et devaient servir à l'épouse de Jean-Marie Le Pen pour "payer de l'essence ou aller chez Monoprix". L'assistant assure lui aussi "être en conformité avec le fisc et les impôts" et dénonce "un Etat policier".