En Languedoc Roussillon, Midi-Pyrénées, des scores difficiles à interpréter
[Mis à jour le 6 décembre 2015 à 19h02] Pour découvrir les dernières infos, suivez dans notre live les résultats des régionales en Languedoc Roussillon Midi Pyrénées. Le 1er tour des élections régionales s'achève ce soir à 20 heures. Et les vagues de chiffres qui vont déferler sur les écrans ce soir auront tous une signification politique importante, mais partielle avant la suite du scrutin dimanche prochain. Quel sens donner aux résultats des régionales en Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, à l'issue de ce premier tour ? Si dans certaines régions l'analyse semble simplifiée par de réels enjeux nationaux ou locaux, difficile de le déterminer ici. Comment par exemple interpréter le résultat de la gauche ? Il faut savoir par exemple que c'est dans cette région que la crise entre PS et PRG était la plus sévère avant l'accord national trouvé plusieurs mois avant le scrutin. Le PS avait des vues sur la région issue de la fusion des deux fiefs du midi, avec l'ancienne ministre Carole Delga. Le PRG aussi, dont plusieurs cadres sont issus du territoire (Jean-Michel Baylet son président, mais aussi Sylvia Pinel, actuelle ministre du Logement).
A gauche, les binômes Delga-Allary (PS) et Pinel-Cordoniou (PRG) ont finalement fusionné "pour avancer ensemble". Ce "quatuor" est bien mené par l'ancienne secrétaire d'Etat Carole Delga, démissionnaire du gouvernement en juin. Sylvia Pinel est quant à elle tête de liste en Tarn-et-Garonne et des vice-présidences seraient promises aux deux leaders radicaux en cas de victoire. Un pacte s'est aussi scellé entre les Verts et le Front de Gauche. C'est l'écolo Gérard Onesta qui porte les couleurs de cet ensemble, le leader du Front de gauche Guilhem Sérieys étant tête de liste départementale dans l'Aveyron. Le Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées est la seule région où une coalition aussi vaste à la gauche de le gauche a été possible. Le PS peut aussi craindre la dispersion des voix avec la liste du maire de Montpellier, Philippe Saurel, dissident socialiste qui lui avait déjà infligé un camouflet lors des dernières municipales. Ce dernier a annoncé sa candidature fin juin.
A droite aussi, toute interprétation politique de ces résultats des régionales sera difficile. En Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, le parti LR a choisi d'investir le politologue Dominique Reynié, jusqu'ici habitué au décryptage des stratégies politiques sur les plateaux de télévision. Le politologue, désormais ouvertement sorti de sa neutralité, a connu plusieurs péripéties lors de cette campagne. Méconnu dans la région, suivi par son image d'homme de médias parisiens, il a été accusé d'avoir été parachuté dans la région (et est allé jusqu'à sauter du haut d'un avion en parachute pour moquer ses détracteurs). Dominique Reynié s'est aussi attiré les foudres de Nicolas Sarkozy et de Jean-Christophe Lagarde pour la composition de ses listes, notamment dans l'Hérault, qui ne respectent pas l'accord national entre son parti, Les Républicains, et l'UDI.
Enfin, le FN a investi Louis Aliot dans la région. Ce cadre du Front national, moins médiatique néanmoins que sa compagne Marine Le Pen à la ville, a axé sa campagne sur la ruralité. Pour son résultat aussi, il sera difficile de dire s'il est le fruit d'un vote national, d'une réponse aux enjeux locaux, de la personnalité du candidat ou de la campagne menée sur le terrain.
Photo : Carle Delga, louis Aliot et Dominique Reynié lors d'un débat organisé à Montpellier. ©ALAIN ROBERT/APERCU/SIPA