Marine Le Pen a déjà réussi son pari (régionales 2015)
Jamais le Front national n'avait recueilli autant de suffrages des électeurs français pour des élections régionales. Selon l'institut Ipos (France 2), les scores obtenus par les principaux partis sont les suivants : Front National : 27,2% des suffrages ; Les Républicains : 27% des suffrages ; Parti socialiste : 24%, EELV : 6,6% des suffrages. Dans 6 régions de France, le Front national est largement en tête : Nord-Pas-de-Calais-Picardie, PACA, Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Bourgogne-Franche Comté et Centre-Val de Loire.
Ce scrutin de ce dimanche 6 décembre est à ce titre déjà historique pour Marine Le Pen, à 18 mois des élections présidentielles. En clair, ce soir, le Front national s'impose comme un acteur politique majeur, en mesure de remporter quelques régions la semaine prochaine. Si rien n'est encore joué, la leader frontiste a tout de même de très bonnes raisons de se réjouir : son parti termine en tête dans plusieurs régions de l'Hexagone, ce qui finit d'acter le tripartisme de la vie politique.
Mieux pour Marine Le Pen, qui ne se contentera pas des commentaires des observateurs : elle devrait la semaine prochaine parvenir à faire élire des centaines de conseillers régionaux, partout en France, même s'ils demeurent dans l'opposition pendant les 6 prochaines années. Le Front national poursuit ainsi son implantation locale, qu'elle avait entamé lors des élections municipales, puis avec les élections départementales. Désormais, le FN est ancré dans les territoires, c'est une première et importante victoire pour sa présidente.
Pour ses opposants, c'est de fait un échec. Il semble aujourd'hui difficile de concevoir des solutions concrètes pour stopper la progression du FN. Le parti de Nicolas Sarkozy a de plus en plus de mal à s'afficher comme le parti incontestable de l'opposition. D'autant que la ligne sécuritaire de Christian Estrosi n'a pas convaincu - c'est un autre enseignement des résultats des élections régionales : la droitisation de certains cadres LR est-elle vouée à l'échec ou n'est-elle pas assez affirmée ? Autre question sans réponse : le discours anti-FN du gouvernement et de Manuel Valls n'est-il pas contre-productif ? N'est-il pas de nature à renforcer les convictions des électeurs de celle qui se présente comme la candidate "antisystème et "anti-élites" ?
EN VIDEO - Quelle attitude les partis "républicains" doivent-ils adopter face au FN ?
Crédit vignette : SARAH ALCALAY/SIPA