Agressions sexuelles en Allemagne : le FN cible les migrants

Agressions sexuelles en Allemagne : le FN cible les migrants COLOGNE - L'émoi suscité par les agressions sexuelles commises à Cologne dans la nuit du 31 décembre est partagé dans l'ensemble de l'Europe. En France, le FN s'est empressé de réagir en demandant l'arrêt de l'accueil des migrants.

[Mis à jour le 6 janvier 2016 à 11h30] En Allemagne, l'indignation et la colère ont pris le pas sur la surprise et l'incompréhension. La révélation, hier après-midi, de la vague d'agressions sexuelles survenue dans la ville de Cologne lors de la nuit du Réveillon, en plein centre-ville, a secoué le pays. Et l'émotion n'a pas tardé à traverser les frontières. En France, le Front national s'est empressé de tisser un lien entre les violences et l'accueil des migrants par les pays européens. Le sénateur frontiste Stéphane Ravier appelle tout simplement à l'arrêt de leur réception. Nicolas Bay ose lui une analyse tout en finesse, en s'appuyant sur un article d'un média russe controversé : "Allemagne : agressions, vols, viols... Qui osera encore nier le lien entre immigration et insécurité ?", s'indigne-t-il. 

En vidéo - Que s'est-il passé à Cologne la nuit de la Saint Sylvestre ?

"Cologne : une vague d'agressions sexuelles la nuit du Nouvel An choque l'Allemagne"

Au moins une centaine de plaintes a été enregistrée lors des festivités du 31 décembre. La police s'attend à en recevoir au moins des dizaines d'autres. Celles-ci visent des actes d'harcèlement, des agressions physiques, des vols et au moins un viol. Les rapports de police rélèvent que, selon les services qui sont intervenus durant la nuit, les personnes impliquées dans les violences sont "dans leur très large majorité de jeunes hommes, âgés de 18 à 35 ans, apparemment d'origine arabe ou nord-africaine".

La maire de Cologne critiquée

La maire de Cologne, Henriette Reker, a tenu hier après-midi une conférence de presse de crise. Elle a tenu à appeler tous les habitants de sa ville à ne pas jeter l'opprobre sur les migrants ou les demandeurs d'asile : "Nous n'avons aucun indice montrant qu'il puisse s'agir de réfugiés séjournant à Cologne", a-t-elle déclaré, jugeant l'amalgale "inadmissible". L'édile a également tenu des propos jugés polémiques en invitant les jeunes femmes à adopter un "code de conduite" à l'avenir pour prévenir de futures agressions, comme le rapporte Le Telegraph. Parmi les recommandations, celles de se maintenir à certaines distances de personnes inconnues et de "ne pas chercher de sa propre initiative une grande proximité avec des gens qvec qui on n'a pas une bonne relation de confiance". Elle a également invité les jeunes femmes à "se réunir en groupes, de ne pas être séparées" lors d'événements festifs. Henriette Reker a ajouté que les "autres cultures" devaient adopter également un comportement irréprochable. Des propos bien plus nuancés que ceux rapportés par la chaîne russe RT, qui a publié un article en ligne sur le sujet, article sur lequel s'appuient les nmbreux appels à stopper l'accueil des réfugiés, en particulier sur Twitter.

Pour le ministre de l'Intérieur allemand, Thomas de Maizière, l'apparence des agresseurs "ne doit pas conduire à faire peser une suspicion générale sur les réfugiés qui, indépendamment de leur origine, viennent chercher une protection chez nous".

Crédit image - Alain ROBERT/SIPA