Estrosi et le stade de Nice : Allianz Riviera, un choix pour les actionnaires au détriment des contribuables ?

Estrosi et le stade de Nice : Allianz Riviera, un choix pour les actionnaires au détriment des contribuables ? CASH INVESTIGATION - Le nouveau stade de Nice, Allianz Riviera, et Christian Estrosi étaient dans le viseur de l'équipe de Cash Investigation d'Elise Lucet ce 18 octobre. Explications...

[Mis à jour le 18 octobre 2016 à 23h50] Christian Estrosi est-il coupable ? Ce 18 octobre, Cash Investigation enquêtait notamment sur les dessous du financement du stade de Nice Allianz Riviera. L'équipe de Cash Investigation est désormais habituée des questions posées pour créer une vraie gêne lors des assemblées générales d'actionnaires de grands groupes. Ce mardi 18 octobre, le magazine de France 2 diffusait "Marchés publics : le grand dérapage ?", une enquête de Loïc Tanant et Nolwenn Le Fustec. Et l'on y découvrait une séquence étonnante, dans laquelle un journaliste de "Cash" mettait les pieds dans le plat, en pleine AG de Vinci, géant du BTP qui s'est vu confier la construction du grand stade de Nice, inauguré en 2013.

"On a découvert que le stade de Nice est une très belle opération pour Vinci. [...] Et le contribuable niçois se trouve endetté sur vingt-sept ans. Est-il normal que ce partenariat public-privé (PPP) enrichisse les actionnaires de Vinci au détriment des contribuables niçois ?". Réponse embarrassée de Pierre Coppey, alors président de Vinci Concessions : "Le PPP du stade de Nice ne rapporte rien aux actionnaires de Vinci. Il rapporte un stade magnifique à la ville de Nice. Si vous souhaitez examiner les chiffres, en dehors des harangues dont votre émission se fait une spécialité, nous sommes à votre disposition". Sauf que ce dernier n'a pas donné suite pour un rendez-vous dans son bureau.

Le grand stade de Nice, baptisé Allianz Riviera - en échange du versement de 1,8 million d'euros pendant 9 ans par Allianz - a coûté cher. 243,5 millions d'euros, dont 69 millions d'euros de subventions - à la charge des contribuables. Le marché conclu en 2008 entre Christian Estrosi, alors maire de Nice, et Vinci comprend la gestion du stade, sa maintenance, son exploitation, l'entretien de la pelouse, pendant 30 ans. "Du coup, la facture des contribuables augmente puisqu'il va falloir verser 8,3 millions d'euros par an au groupe Vinci. Le problème est que c'est Vinci qui encaisse les recettes et les loyers, donc on ne rembourse pas les contribuables", précise un blog du Monde.fr.

Une enquête préliminaire sur d'éventuelles irrégularités financières dans le partenariat public-privé constitué pour construire le stade de Nice a été ouverte le 4 mars 2015 par le parquet national financier. L'enquête, a été confiée à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales, suite à un signalement de la chambre régionale des comptes de PACA.

L'opposition municipale a plusieurs fois dénoncé les choix opérés par Christian Estrosi et son équipe. Le socialiste Patrick Allemand avait affirmé lors d'une conférence de presse, en juin 2015, que le surcoût du stade de football niçois était estimé à 200 millions d'euros. "Depuis le début, nous avons eu raison sur l'analyse financière de ce stade qui coûtera, au total 446 millions d'euros". 

Christian Estrosi a également saisi le parquet national financier et assure que toute la transparence sera faite sur ce dossier : "Si une infraction était relevée de la part d'une des entreprises soumissionnaires ou d'un agent de nos collectivités, ce qui n'est pas le cas à ce jour, la Ville se constituerait partie civile", avait-il déclaré dans un communiqué en juin 2015.