Mélenchon accusé d'antisémitisme, les mots décryptés

Mélenchon accusé d'antisémitisme, les mots décryptés Les déclarations de Yaël Braun-Pivet en soutien d'Israël ont suscité une vive réaction de la part de Jean-Luc Mélenchon. Une nouvelle polémique s'est déclenchée.

La politique française se déchire à nouveau sur fond de guerre entre Israël et le Hamas. Cette fois, c'est le déplacement de la présidente de l'Assemblée nationale en Israël qui a été le point de départ de la polémique. Ni la visite de Yaël Braun-Pivet à Tel-Aviv le dimanche 22 octobre, ni ses déclarations n'ont été vues d'un bon œil par Jean-Luc Mélenchon. Et le maître à penser de La France insoumise, déjà critiqué en refusant de qualifier le Hamas de groupe terroriste s'est à nouveau indigné en dénonçant les "massacres" à Gaza et le "soutien inconditionnel" du gouvernent français à Israël.

Depuis Tel-Aviv, Yaël Braun-Pivet a réaffirmé le soutien de la France à Israël après les attaques terroristes commis par le Hamas dans l'Etat hébreu le 7 octobre. "La France soutient pleinement Israël, seule démocratie du Moyen-Orient, démocratie qui a été attaquée d'une façon terrible. Donc il ne faut pas se tromper, ni de combat ni de mots" a déclaré la présidente de la chambre basse.

"Ce qui important c'est que les populations civiles qui se trouvent à Gaza soient le moins possible victimes de ce conflit. Mais on sait aussi qu'elles servent souvent de bouclier humain. Il faut les préserver bien sûr, mais rien ne doit empêcher Israël de se défendre. […] Il y a un attaquant et des attaqués" a ajouté la députée. Une phrase qui pourrait donner l'impression de cautionner l'idée qu'il y ait des victimes collatérales ou de relativiser le nombre de civils palestiniens victimes des frappes israéliennes, justifiées par le "droit de se défendre".

Une accusation antisémite de Jean-Luc Mélenchon ?

C'est en réponse à ses déclarations que Jean-Luc Mélenchon a accusé Yaël Braun-Pivet de "camper à Tel-Aviv pour encourager le massacre" à Gaza dans un message posté sur X (ancien Twitter). Le politique a accompagné son message d'un autre tweet montrant son soutien à la manifestation propalestinienne organisée à Paris, le 22 octobre. L'intéressée d'origine juive a indiqué sur France Inter voir dans ces déclarations une attaque antisémite. Selon la président de l'Assemblée nationale, le mot "camper" n'a pas "été choisi par hasard" par l'insoumis et fait allusion aux camps de concentration. En défense, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé une "absurde police des mots" utilisée comme une "pitoyable diversion pour détourner l'attention de sa grave faute politique".

Mais la présidente de l'Assemblée nationale n'est pas la seule à avoir compris le mot de Jean-Luc Mélenchon comme antisémite, des ministres tels que Marc Fesneau et Olivier Klein ont pointé du doigt le "tweet de la honte" de l'insoumis. Et au delà de la majorité présidentielle, c'est aussi la gauche qui a condamné des "propos abjects" du leader de LFI pour reprendre les mots de la socialiste Valérie Rabault. 

Yaël Braun-Pivet soutenue par la Première ministre

La polémique opposant Yaël Braun-Pivet à Jean-Luc Mélenchon a éclaté à la veille d'un débat organisé à l'Assemblée nationale au sujet de la guerre entre Israël et Hamas. En ouverture de la séance, la Première ministre Elisabeth Borne n'a pas manqué d'apporter son soutien à la présidente de l'Assemblée en dénonçant des "attaques ignobles" lancées à l'encontre de la députée.

Quant à la position française réaffirmée par Yaël Braun-Pivet, la Première ministre a rappelé "sa solidarité envers le peuple israélien" et reconnu à nouveau le droit d'Israël de "se défendre" en conformité avec le droit international et en appelant à "épargner les civils". La députée Yaël Braun-Pivet a elle aussi reprécisé sa position disant accorder un "soutien inconditionnel à Israël" qui n'est pas un "soutien inconditionnel au gouvernement d'Israël". Elisabeth Borne a aussi eu un mot pour le peuple palestinien assurant qu'aucune vie ne vaut moins qu'une autre" et soulignant la différence entre le groupe islamiste considéré comme terroriste et les civils : "Les Palestiniens ne sont pas le Hamas, le Hamas n'est pas le peuple palestinien."