Qui pourrait remplacer Aurélien Rousseau au ministère de la Santé ?
Il a claqué la porte. Le ministre de la Santé avait prévenu plusieurs heures avant l'accord de la commission mixte paritaire et le vote du Parlement sur le projet de loi immigration : "Si le texte est voté, je pars". Et Aurélien Rousseau a tenu parole en confirmant sa démission du gouvernement au Monde, ce mercredi 20 décembre. La loi immigration est l'unique raison de son départ qui résulte d'un choix personnel assumé : "Je ne donne de leçons de gauche ou de morale à personne. Je constate cliniquement que ce n'est pas possible pour moi d'expliquer ce texte", a-t-il déclaré au journal.
Après avoir évité le sujet de ce départ soudain, le gouvernement a confirmé la démission du ministre de la Santé qui n'était pas présent au Conseil des ministres ce mercredi matin. Une absence et un départ qui ne sont a priori pas au goût d'Emmanuel Macron. Sans mentionner Aurélien Rousseau, le chef de l'Etat a lancé face à ses autres ministres opposées à la loi immigration : "Ceux qui doutent et n'ont jamais vraiment mené de combat n'ont pas de leçons à donner".
Agnès Firmin Le Bodo nommée "par intérim" et peut-être plus ?
La démission d'Aurélien Rousseau au ministère de la Santé officialisée, le gouvernement a dévoilé le nom du remplaçant "par intérim" du ministre. Le choix s'est porté sur Agnès Firmin Le Bodo, la ministre déléguée chargée de l'Organisation territoriale et des Professions de santé qui fait déjà partie du gouvernement. La ministre, pharmacienne de profession, a promis de "poursuivre le travail engagé avec Aurélien Rousseau […] au service de la santé des Français" et de continuer à "aller de l'avant" sur le réseau social X. De son côté, l'ex ministre a souhaité le meilleur à une "femme de talent et d'engagements".
Merci aux équipes formidables de @Sante_Gouv. Je dois au Président de la République et la Première ministre limmense honneur davoir servi la République dans ces fonctions. Merci à eux. Je souhaite le meilleur à @agnesfirmin, femme de talent et dengagements ! pic.twitter.com/mTRLOEfpJz
— Aurélien Rousseau (@aur_rousseau) December 20, 2023
Ce remplacement par intérim pourrait-il devenir une nomination officielle ? Libre à Emmanuel Macron et Elisabeth Borne d'en décider, mais pour l'heure le porte-parole de l'exécutif Olivier Véran a souligné le caractère provisoire de ce choix. Membre du parti Horizons et proche d'Edouard Philippe, Agnès Firmin Le Bodo présente un profil compatible avec la majorité tout en étant proche de la droite. Un profil qui peut coller avec la tournure politique prise par le chef de l'Etat et le gouvernement avec le vote de la loi immigration.
Des rumeurs sur le prochain ministre de la Santé
La place officiellement libre, les discussions sur le remplacement d'Aurélien Rousseau à la Santé vont commencer et des rumeurs risquent d'être lancées entre les tractations. Celles soufflées dans les couloirs lors du précédent remaniement, en juillet 2023, pourraient revenir. Les noms d'élus issus du parti Horizons avaient été avancées à l'époque : celui de Frédéric Valletoux, député de Seine-et-Marne, et celui d'Arnaud Robinet, maire de Reims et président de la Fédération hospitalière de France (en succession de Frédéric Valletoux d'ailleurs). Le premier avait été poussé par Elisabeth Borne selon les informations de Politico et le second n'était pas mentionné pour la première fois après des rumeurs tenaces en 2011, 2017 et 2022 souvent pour le ministère de la Santé d'ailleurs comme le rappelle l'Union. Les deux hommes pourraient encore être des ministrables potentiels, les deux présentant un profil politique et un attrait pour les sujets de la santé ou du social.
Autre nom évoqué lors du précédent remaniement : le Républicain Philippe Juvin. Le député des Hauts-de-Seine et médecin de profession avait assuré avoir été "approché" pour le gouvernement pour prendre en main le ministère de la Santé en juillet 2023. Une main tendue démentie par l'exécutif. Selon Le Figaro, c'est l'homme de droite qui aurait candidaté auprès du gouvernement faisant savoir qu'il serait "très honoré de servir la France [au] gouvernement". Un désir toujours d'actualité ? Une collaboration entre la majorité et la droite semble possible après le vote de la loi immigration, mais est-elle souhaitable pour une majorité fragilisée par le même texte ? Rien n'est moins sûr.