Passation entre Borne et Attal : deux discours très politiques et des sous-entendus

Passation entre Borne et Attal : deux discours très politiques et des sous-entendus Gabriel Borne a été nommé Premier ministre ce mardi 9 janvier et succède à Elisabeth Borne à Matignon. Le nouveau chef du gouvernement a précisé ses objectifs tandis que la députée du Calvados a salué son bilan après un départ forcé.

Matignon a changé de main. Gabriel Attal a pris possession du bureau du Premier ministre lors de la passation de pouvoir avec Elisabeth Borne, seulement quelques heures après l'officialisation de sa nomination dans un communiqué de l'Elysée, ce mardi 9 janvier. Une passation qui a pris moins d'une heure - entre les échanges privés de l'ancienne Première ministre et de son successeur et les discours des deux personnalités -, mais chargée d'émotions pour une Elisabeth Borne à la voix parfois chevrotante et un Gabriel Attal tremblant au moment de prononcer son discours.

"Bienvenu à Matignon" et "merci pour tout"

Ouvrant le bal, Elisabeth Borne a souhaité la bienvenue au Premier ministre à Matignon lui assurant sa "confiance" pour prendre le relai ainsi que son soutien. En face, le jeune politique de 34 ans a remercié la cheffe du gouvernement et a salué, sans toutefois s'attarder, le bilan de cette dernière : "Nous savons tous ce que nous te devons". Celle qui quitte l'Hôtel Matignon pour les bancs de l'Assemblée nationale en tant que députée du Calvados, dans un discours moins amer que sa lettre de démission, s'est elle-même chargée de rappeler un bilan dont elle est fière : elle a souligné le nombre de textes qu'elle a fait adopter, parfois difficilement, sur le budget, la réforme des retraites, la loi immigration et 50 autres textes en l'espace de vingt mois. "Je n'ai jamais reculé devant aucun obstacle, devant aucune réforme. J'ai tenu sans trembler le cap fixé par le président de la République" a-t-elle déclaré durant son discours. Mais l'heure est au passage de témoin et Elisabeth Borne a indiqué que beaucoup "reste à accomplir" et évoqué le besoin de "bâtir une France plus forte et plus juste dans une Europe plus souveraine".

La feuille de route de Gabriel Attal précisée

Pour son premier discours en tant que Premier ministre, Gabriel Attal a précisé les premiers éléments de sa feuille de route et sans surprise l'ancien ministre de l'Education nationale a annoncé faire de l'école "une de [ses] priorités", vantant les mesures prises durant son passage de cinq mois au ministère : "J'emmène avec moi à Matignon la cause de l'école, je réaffirme l'école comme la mère de nos batailles". Plus largement, Gabriel Attal a promis de poursuivre deux objectifs dans la ligne politique d'Emmanuel Macron : "garder le contrôle de notre destin et libérer notre potentiel français". Une annonce qui confirme la poursuite du "en même temps", marque de fabrique décriée d'Emmanuel Macron. A ce sujet, le Premier ministre a promis de "toujours écouter et de toujours respecter les oppositions" et de s'entretenir avec elles comme l'a fait Elisabeth Borne sur divers sujets.

Gabriel Attal n'a pas manqué de remercier, à plusieurs reprises, le chef de l'Etat avec qui il partage l'expérience d'une ascension à la tête de pays à un jeune âge. Anticipant les critiques sur le manque d'expérience qui vont souvent de paires avec la jeunesse d'une personnalité, il a assuré voir dans le fait que "le plus jeune président de la République de l'histoire nomme le plus jeune Premier ministre de l'histoire", un symbole "d'audace et de mouvement".