L'école Stanislas, une épine dans le pied d'Oudéa-Castera et du gouvernement

L'école Stanislas, une épine dans le pied d'Oudéa-Castera et du gouvernement Amélie Oudéa-Castera a annoncé se déporter des actes relatifs à l'école privée Stanislas. L'enseignement prodigué dans cet établissement, dans lequel sont inscrits les enfants de la ministre, fait l'objet d'un rapport accablant du ministère.

Un dossier en moins par la nouvelle ministre de l'Education nationale. Amélie Oudéa-Castera a demandé à pouvoir "se déporter des actes relatifs" à l'école parisienne privée Stanislas, où sont scolarisés ses trois enfants ont appris BFMTV et franceinfo. En se dessaisissant de ce dossier, la ministre de l'Education remet aux services du Premier ministre la charge de s'occuper des affaires liées à l'établissement visé par une enquête administrative depuis 2022 pour des accusations de sexisme et d'homophobie révélées dans Médiapart.

En raison de l'enquête visant l'école Stanislas, le ministère de l'Education national avait rédigé un rapport sur l'établissement durant l'été 2023. Ce document rendu public par Médiapart le mardi 16 janvier révèle effectivement des "dérives" dans l'enseignement dispensé par l'école privée. La ministre de l'Education avait promis, dans la foulée de la publication du rapport, de suivre toutes les recommandations du ministère. Finalement, c'est à Gabriel Attal, qui était ministre de l'Education au moment de la réalisation du rapport, et son cabinet qui devront mettre en place ces recommandations.

Prévenir un conflit d'intérêt pour Amélie Oudéa-Castera

La décision de la ministre Amélie Oudéa-Castera de se déporter du dossier de l'école Stanislas, de façon immédiate, répond à la recommandation faite par le président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, Didier Migaud. Le représentant de l'institution qui garantit la transparence et prévient contre certains conflits d'intérêt a échangé avec la ministre avant l'annonce de cette dernière.

Après les révélations concernant la scolarisation des enfants de la ministre dans l'établissement privé et la polémique suscitée autour de cette information, les positions d'Amélie Oudéa-Castera à l'égard de l'école auraient pu être décrédibilisées par des détracteurs politiques du fait de son rapport à l'établissement. La nomination d'Amélie Oudéa-Castera à l'Education ayant déjà fait l'objet de critiques et plusieurs appels à la démission ayant été émis par des membres de l'opposition, notamment à gauche, mieux vaut ne pas prendre le risque de fragiliser encore la position de la ministre, ou pire de la voir accusée d'un conflit d'intérêt.

Les ministres discrets sur le rapport à propos de Stanislas

Amélie Oudéa-Castera assurait le vendredi 12 janvier ne pas avoir ouvert le rapport du ministère de l'Education nationale, à la tête duquel elle a été nommée, sur l'école Stanislas comme le rapporte Médiapart : "Je vais être très claire, ce rapport d'inspection n'est pas sur mon bureau". Avant elle, le ministre Gabriel Attal s'était lui aussi montré très discret concernant ce document et son contenu. Le journal d'investigation rapporte que les deux ministres ont refusé de rendre le rapport public depuis qu'il a été remis au ministère début août 2023. Le gouvernement aurait-il été embarrassé par les conclusions des quatre inspecteurs mandatés en mai dernier pour dresser le portrait de l'établissement ? Le document confirme bel et bien l'existence de "dérives" homophobes et sexistes et des pratiques non conformes avec la loi dans cette école privée catholique du VIème arrondissement de Paris.