Qu'est-ce que l'allocation spécifique de solidarité, qui va être supprimée ?

Qu'est-ce que l'allocation spécifique de solidarité, qui va être supprimée ? Gabriel Attal a annoncé mardi la fin de l'ASS. On vous explique à quoi sert cette allocation et ce qu'implique sa suppression.

"Combattre les trappes d'inactivité", c'est un des objectifs fixés par Gabriel Attal lors de son discours de politique générale, mardi 30 janvier à l'Assemblée. Dans ce but, le Premier ministre a annoncé la suppression de l'allocation spécifique de solidarité (ASS). Créé en 1984, ce dispositif financé par l'Etat bénéficiait à un peu plus de 300 000 personnes à la fin de l'année 2021. Qui sont ses allocataires ? On vous explique.

L'ASS est destinée aux personnes en recherche d'emploi qui ont épuisé leurs droits à l'allocation chômage. Elle s'élève à 545,10 euros par mois. Pour y prétendre, il faut remplir trois conditions : rechercher activement du travail, justifier de cinq ans d'activité salariée dans les 10 ans précédant la fin du dernier contrat de travail et ne pas dépasser un plafond de ressources mensuelles de 1271,90 euros pour une personne seule, 1998,70 euros pour un couple. Elle est accordée pour une période de six mois reconductibles.

Quelle différence avec le RSA ?

Gabriel Attal propose que les allocataires de l'ASS basculent au revenu de solidarité active (RSA). Qu'est-ce que cela va changer ? Si le RSA mensuel est légèrement plus élevé (607,75 euros pour une personne seule), la principale différence est qu'un allocataire du RSA ne cotise pas pour la retraite, contrairement à ceux de l'ASS. Ce changement est assumé par Gabriel Attal, qui estime "que la retraite doit être le fruit du travail". 

Une autre différence majeure est le plafond de revenu en-dessous duquel il est possible de prétendre à ces deux allocations. Actuellement, ce plafond est très inférieur pour le revenu de solidarité active : un couple ne doit pas dépasser 911,63 euros de revenu mensuel pour prétendre au RSA, contre 1998,70 euros pour l'ASS. Par conséquent, certains allocataires de l'ASS n'auront pas droit au RSA : "On va avoir des hommes et surtout des femmes qui vont se retrouver à n'avoir rien du tout […] parce qu'il y a par exemple un Smic chez le conjoint", s'inquiète le militant CGT Denis Gravouil auprès de l'AFP.