Crise en Corse : tensions ravivées, le FLNC se compare aux Palestiniens

Crise en Corse : tensions ravivées, le FLNC se compare aux Palestiniens Le FLNC s'est exprimé lors d'une conférence de presse pour affirmer son hostilité au projet d'autonomie de l'île, tout en affirmant sa solidarité à l'égard du peuple palestinien.

Le FLNC, Front de Libération Nationale Corse est sorti du silence. Vendredi 26 janvier 2024, onze hommes cagoulés et vêtus de noir organisaient une conférence de presse clandestine sous la bannière "FLNC". Une prise de parole durant laquelle l'organisation a affirmé ses nouveaux contours et remis en cause le rôle de Paris qu'elle juge incapable de "préserver le peuple corse". France Bleu RCFM s'est procuré le communiqué de trois pages lu par l'un des membres du groupe.

Le FLNC solidaire du peuple palestinien

Si un nouveau parti nationaliste et indépendantiste, issu de l'absorption de plusieurs autres mouvances et qui soutient la lutte armée, "Nazione" a vu le jour en Corse, dimanche 28 janvier, c'est bien l'historique FLNC qui a pris la parole pour condamner le projet d'autonomie de l'île de beauté. Dans son communiqué, le groupe fait également état du soutien qu'apporte le FLNC au peuple palestinien "martyrisé, nié, exterminé par l'occupant israélien". "Parce que nous sommes le FLNC, nous serons toujours solidaires de tous les peuples de par le monde dans leur droit légitime à l'autodétermination et à l'indépendance sur leur terre", peut-on lire.

La disparition "irrémédiable" du peuple corse

Selon le FLNC, la situation actuelle mènerait à la disparition "irrémédiable" du peuple corse. "Nous nous trouvons dans le même cas de figure que tous les peuples qui subissent la colonisation de peuplement. Celle que la France produit sur ses territoires occupés est mécanique". L'organisation affirme qu'elle devrait bientôt être contrainte de "faire appel à des instances internationales pour faire valoir les droits de (son) peuple". Pour le FLNC, la population insulaire a grimpé de 20 310 résidents entre 2015 et 2021, "en majorité non corse". De plus, il n'existe "aucune possibilité légale pour le peuple corse de s'y opposer" indiquent-ils.

Pour rappel, le rendez-vous du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin prévu mercredi 7 et jeudi 8 février en Corse, dans le cadre du processus d'autonomie de l'île a été reporté de plusieurs semaines. En effet, le "premier flic de France" a annulé son déplacement car les "conditions sereines" n'étaient pas réunies après l'absence de condamnation "par les responsables politiques insulaires" de "l'envahissement de la propriété du garde des Sceaux", Eric Dupond-Moretti, à Centuri (Haute-Corse) quelques jours plus tôt.

Un épisode qui est venu s'ajouter à la conférence de presse pour le moins tranchée du FLNC. Une conférence durant laquelle, les clandestins revendiquent "les 45 actions d'octobre dernier", tout comme "l'action résidence Piana".