Européennes 2024 : le coup de colère de LFI visant Glucksmann

Européennes 2024 : le coup de colère de LFI visant Glucksmann Chahuté lors de la manifestation du 1er mai à Saint-Étienne, Raphaël Glucksmann a aussitôt accusé La France insoumise. Une accusation qui fait bondir le parti de Jean-Luc Mélenchon.

Ce mercredi 1er mai, Raphaël Glucksmann a été empêché de rejoindre le cortège de la fête des travailleurs à Saint-Étienne. Pris à parti par des militants et ciblé par des jets de peinture, la tête de liste du parti socialiste et de Place Publique aux élections européennes a finalement été exfiltré. Il n'a pas manqué de désigner immédiatement un responsable à ce camouflet, assurant avoir reconnu des drapeaux de La France insoumise. "C'est leur conception du débat démocratique, ce n'est pas la nôtre", a-t-il déploré.

L'accusation n'a pas plu aux insoumis. D'autant que les Jeunes communistes de la Loire ont rapidement revendiqué l'action, relayant des images de leurs propres banderoles. "Je ne suis pas d'accord avec l'expulsion qui a été organisée par le groupe qui la revendique, la Jeunesse communiste, de M. Glucksmann à St-Étienne", a rapidement déclaré Jean-Luc Mélenchon devant le cortège parisien. "Mais je note qu'il aurait dû réfléchir avant de parler et d'accuser La France insoumise, ce qui est le confort que ces gens se donnent à toute circonstance", a-t-il dénoncé.

"J'exprime toute ma solidarité avec Raphaël Glucksmann", a à son tour affirmé Manon Aubry mercredi soir sur BFMTV. La tête de liste de LFI aux européennes a ajouté que son rival était "bienvenu pour venir en manifestation", martelant que "la violence n'a jamais été notre méthode". Mais elle a également exigé "des excuses" pour "avoir calomnié un mouvement politique qui n'a pas de rapport avec ce qui s'est passé".

"Ils ont choisi leur adversaire", affirme Glucksmann

Les insoumis, Mélenchon en tête, ont également dénoncé une indignation "à géométrie variable" après l'agression de Raphaël Glucksmann, rappelant que leurs propres militants étaient régulièrement pris pour cible. La militante Rima Hassan a indiqué sur X avoir été "attaquée par un groupe violent" mardi. "Ce qui arrive à Raphaël Glucksmann est malheureux, ce qu'il en fait est malhonnête", a-t-elle réagi ce jeudi matin. "Ce qu'il a subi n'a ni été pensé ni été orchestré par des militants LFI, ce n'est pas parce que vous avez un témoignage d'un seul militant de ce mouvement que vous pouvez vous permettre de l'imputer à tout un collectif qui n'a de cesse de défendre la démocratie et les libertés", a-t-elle ajouté. Une référence à Lionel Jamon, candidat suppléant de LFI aux législatives dans la Loire, qui aurait indiqué à LCI avoir participé à l'expulsion de Glucksmann.

Après son départ du cortège stéphanois, la tête de liste des socialistes s'en est pris plus globalement à la stratégie de campagne des insoumis: "80% de leurs tweets à LFI sont consacrés à Raphaël Glucksmann et à la liste socialiste/Place Publique, donc à un moment, ils ont choisi leur adversaire. Nous, notre adversaire, ça reste Jordan Bardella, ça reste la montée de l'extrême droite." "Vous voyez la manœuvre politicienne, a réagi Mathilde Panot ce jeudi matin sur Franceinfo: il explique que l'extrême droite serait son adversaire tout en tapant sur La France insoumise."

La cheffe de file des députés insoumis a enfin déploré une diversion : "Nous avons eu un 1er mai avec des centaines de milliers de personnes qui ont défilé et la seule chose qu'on retient, c'est M. Glucksmann et sa petite polémique."