Pourquoi les élus LFI tiennent à être présents à l'hommage des victimes du 7 octobre
Ils ne sont pas les bienvenus aux yeux de tous, mais des élus insoumis promettent de se rendre à l'hommage aux victimes françaises de l'attaque du Hamas. "J'ai l'intention d'y participer" a déclaré le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, ce dimanche 4 février au micro de BFMTV. Le député a jugé "normal que la nation rende hommage aux victimes" et la présence des élus de sa famille politique pour "partager" la "peine" des familles des victimes est également justifiée selon lui.
Avant Manuel Bompard, c'est Mathilde Panot, la présidente du groupe de députés insoumis à l'Assemblée nationale, qui a assuré prendre part à la cérémonie pour rendre hommage "à l'ensemble des victimes françaises de cette guerre au Proche-Orient". Une façon pour l'élue de dire qu'elle rendra hommage autant aux 42 Français et Franco-israéliens tués lors du l'attaque perpétrée par le Hamas le 7 octobre qu'à ceux qui ont péri à Gaza sous les frappes de l'armée israélienne. Cette position, osée puisque l'hommage est pensé particulièrement pour les victimes de l'attaque terroriste du Hamas et non pas pour toutes les victimes de la guerre entre Israël et le Hamas, assumée par le parti de gauche ravive des tensions. L'Elysée a d'ailleurs indiqué qu'un "temps mémoriel" consacré aux victimes françaises de Gaza sera organisé ultérieurement.
"Une provocation, une injure à nos morts"
Si les élus de la France insoumise disent partager la "peine" et le "chagrin" des familles des victimes françaises ou franco-iraéliennes, ces dernières s'opposent à la venue des représentants du parti fondé par Jean-Luc Mélenchon. Elles l'ont d'ailleurs fait savoir dans une lettre adressée à Emmanuel Macron le 30 janvier et dans laquelle elles demandent à ce que soit "solennellement interdite toute présence de La France insoumise à l'hommage national". Mais la cérémonie étant républicaine, l'Elysée a convié les parlementaires de toutes les familles politiques, et ce, même si la venue des membres de la France insoumise serait "une provocation, une injure à nos morts" selon un signataire de la lettre interrogé par BFMTV qui rappelle que "LFI n'a jamais accepté de reconnaître comme terroriste l'attaque du 7 octobre".
Le collectif des familles de victimes reproche également à la formation politique de "porter une très lourde responsabilité dans l'explosion de la judéophobie" du fait de ses positions et déclarations sur le conflit entre Israël et le Hamas. Des accusations rejetée par Manuel Bompard selon qui certains essayent "d'attribuer à la France insoumise des positions qu'elle n'a jamais défendues", notamment des postures antisémites. Ignorant le souhait formulé par les proches des victimes du Hamas dans le courrier, le député donne l'assurance de ses bonnes intentions et dit ne pas vouloir "transformer un moment d'hommage national en un moment politique".
"Je trouve assez incroyable qu'une cérémonie officielle en hommage à des victimes, à des otages, exclue un groupe", a estimé pour sa part Eric Coquerel au micro de BFMTV depuis Rafah, à la frontière palestinienne, où il s'est rendu le samedi 3 février. Mais d'autres paroles du même député insoumis ne sont pas de nature à calmer le ressentiment des familles de victimes franco-israéliennes. En enjoignant à un "cessez-le-feu permanent et immédiat", l'homme politique a appelé sur LCI à "arrêter le risque génocidaire" qui plane sur les Palestiniens de Gaza du fait des attaques israéliennes. Un terme également employé par la Cour de Justice international, mais qui dans la bouche d'un élu insoumis risque de renforcer le rejet des familles.