Manuel Bompard : dans l'ombre de Mélenchon, peut-il devenir Premier ministre ?

Manuel Bompard : dans l'ombre de Mélenchon, peut-il devenir Premier ministre ? Proche de Jean-Luc Mélenchon et député des Bouches-du-Rhône, quelles sont les chances pour Manuel Bompard d'accéder au poste de Premier ministre dans un hypothétique gouvernement de gauche ?

Manuel Bompard a été réélu comme député dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône après les élections législatives anticipées. Le candidat investi par la Nouveau Front populaire a recueilli 67,49 % des suffrages dès le premier tour, suffisant pour conserver son siège à l'Assemblée nationale. Coordinateur de La France insoumise et personnalité politique importante de la gauche, fidèle de Jean-Luc Mélenchon, le nom de Manuel Bompard est parfois cité pour occuper la fonction de Premier ministre d'un gouvernement de gauche depuis la victoire du NFP au scrutin législatif. 

Double directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon

Né en 1986 à Firminy dans la Loire, d'un père informaticien et d'une mère fonctionnaire dans le logement, Manuel Bompard est diplômé de l'Ensimag de l'Institut polytechnique de Grenoble, puis devient docteur en mathématiques en 2011. Son engagement politique débute en rejoignant le Parti de gauche en 2009. Lors des élections européennes de 2014, il devient le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon. Directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon en 2017 puis candidat aux élections législatives la même année dans la 9e circonscription de Haute-Garonne pour La France insoumise, il est battu au deuxième tour avec 47,67 % des voix par La République en marche. En 2019, il est élu député européen sous la bannière La France Insoumise. Manuel Bompard est de nouveau désigné directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon en 2021 pour la présidentielle qui se tiendra l'année suivante. 

Par la suite, il est élu lors des élections législatives de 2022 dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône et remplace Jean-Luc Mélenchon sous la bannière NUPES. Il devient membre de la commission des Finances de l'Assemblée nationale. En raison de l'interdiction du cumul des mandats, il est contraint de lâcher son mandat au Parlement européen, remplacé par Marina Mesure. En décembre 2022, une nouvelle direction de LFI est organisée autour de Manuel Bompard. Candidat à sa propre succession aux élections législatives anticipées de 2024, il est réélu dans la 4e circonscription des bouches-du-Rhône, après avoir activement participé à la création du Nouveau Front populaire avec Marine Tondelier (EELV), Olivier Faure (PS) et Fabien Roussel (PCF), la nouvelle union de la gauche pour faire barrage au Rassemblement national (RN). Stratégie payante pour la gauche qui remporte ce scrutin législatif. 

Le nouveau Premier ministre doit-il faire partie de LFI ?

Pour Manuel Bompard, "dans une coalition, le Premier ministre doit être issu de la formation politique qui dispose du plus grand nombre de parlementaires au sein de cette coalition. Je crois qu'il faut rester fidèle à cet usage parce que c'est ce qui permet la stabilité de cette coalition" expliquait le député ce mardi 9 juillet au micro de CNEWS-Europe 1 lors de la "Grande Interview". Autrement dit : le nouveau locataire de Matignon doit faire partie de La France insoumise, et non pas d'autres groupes de gauche comme le Parti socialiste, le Parti communiste français ou encore Europe-Ecologie-Les Verts.

Toutefois, lundi 8 juillet, le Coordinateur de La France insoumise tenait à rester modéré concernant la victoire de l'alliance de la gauche lors du dernier scrutin législatif. "Tout le monde n'a pas gagné. Il y a une coalition politique, le Nouveau Front populaire, qui arrive en tête du deuxième tour des élections législatives et qui dispose du plus grand nombre de députés à l'Assemblée nationale (...) Et puis, il y a des perdants, le camp macroniste, qui perd de nombreux sièges et qui est relégué en deuxième position" expliquait-il sur le plateau des "4 Vérités" sur France 2.

"Nous avons plusieurs noms à proposer : Bompard, Panot, Guetté..."

Si le nom de Manuel Bompard est parfois cité pour occuper le poste de Premier ministre dans un hypothétique gouvernement de gauche après la victoire du NFP aux législatives, le principal intéressé ne semble pas vouloir attirer la lumière sur lui. Bien au contraire, d'après lui, une autre personnalité tiendrait la corde pour entrer à Matignon, il s'agit de Jean-Luc Mélenchon : "Il a des atouts pour exercer cette fonction. Il est en adéquation avec le programme que nous avons défendu lors de cette élection" déclarait le député ce mardi sur CNews. Pour autant, le nom de Manuel Bompard a justement été cité par Jean-Luc Mélenchon sur LCI : "Olivier Faure a proposé que le groupe parlementaire le plus important propose un ou une Premier ministre. Nous avons plusieurs noms à proposer : Manuel Bompard, Mathilde Panot, Clémence Guetté…" a-t-il déclaré. 

En revanche, d'après un sondage CSA pour CNews, Europe 1, et le JDD, Manuel Bompard n'apparaît pas comme un ministrable à Matignon aux yeux des Français. A la question "qui souhaitez-vous comme Premier ministre", les sondés répondent pour 16 % d'entre eux Jordan Bardella, Gabriel Attal arrive en deuxième position (14 %) devant François Ruffin (7 %). Suivent Raphael Glucksmann (6 %), Jean-Luc Mélenchon (5 %), et François Hollande (4 %). Manuel Bompard, lui, n'apparaît pas dans les neuf premières personnalités politiques citées par les sondés. 

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