Plan Ecophyto : pourquoi les ONG sont en colère ?
Suite aux blocages des agriculteurs survenus au mois de janvier, Gabriel Attal avait décidé de mettre en pause le plan Ecophyto. Ce dernier visait à diviser par deux l'utilisation des pesticides à l'horizon 2030. Le Premier ministre avait affirmé que cette suspension permettrait de retravailler certains aspects de ce plan. Si les agriculteurs étaient satisfaits de cette décision, du côté des écologistes et des ONG, le discours était diamétralement opposé dénonçant notamment la destruction de la biodiversité avec l'utilisation de pesticides.
Les ONG n'ont d'ailleurs pas dit leur dernier mot. Ce lundi 12 février, huit d'entre elles, spécialisées dans la protection de l'environnement, ont claqué la porte lors du Comité d'orientation stratégique et de suivi du plan Ecophyto qui avait lieu au ministère de l'Agriculture. Parmi elles, on retrouve notamment Générations Futures ou encore WWF France qui avaient déjà exprimé leur mécontentement face à la décision de mise en pause du plan. Pour WWF, il s'agissait en effet d'un "signal désastreux" et du côté de Générations futures, cette décision était vue comme un "recul majeur qui nous ramène 15 ans en arrière".
Elles réclamaient alors le maintien du Nodu, l'indicateur qui permet de suivre la réduction de l'utilisation des pesticides. Les ONG estimaient dans un communiqué commun que "remettre en cause l'indicateur NODU (nombre de doses unités), c'est remettre en cause l'objectif même de la réduction des usages des pesticides et donc l'existence même du plan Ecophyto".
Après cette réunion écourtée, WWF a partagé un communiqué montrant une nouvelle fois son mécontentement : "En donnant le signal que l'agriculture peut relâcher ses efforts sur les pesticides, le gouvernement a choisi d'ouvrir la boîte de Pandore. C'est un cadeau à l'agriculture industrielle plus qu'aux agriculteurs dans leur diversité, alors que le monde agricole disait vouloir du soutien, pas des pesticides". De son côté Générations Futures, par la voix de son porte-parole François Veillerette auprès de l'AFPTV, a qualifié cette réunion de "mascarade".
Une réunion écourtée à dix jours du salon de l'Agriculture
Selon Franceinfo, le ministère de l'Agriculture a rétorqué dans un communiqué en expliquant que "ces associations ont exprimé en début de COS leur volonté de ne pas dialoguer ni participer, mais d'effectuer une déclaration". Cela leur a été refusé pour éviter que le COS devienne "une tribune où chacun lit une déclaration sans écouter les autres".
Si les ONG ont dénoncé le manque de préparation de la réunion en amont, le ministère de l'Agriculture a, à l'inverse, affirmé que les ONG avaient été reçues par plusieurs ministres avant l'ouverture du COS. Le plan Ecophyto est en pause jusqu'au 24 février, jour de l'ouverture du salon de l'Agriculture et donc date butoir pour acter une décision.