Super Tuesday : Trump peut-il perdre l'étape clé des primaires ?

Super Tuesday : Trump peut-il perdre l'étape clé des primaires ? Les électeurs américains d'une quinzaine d'Etats votent ce mardi 5 mars 2024 dans le cadre du "Super Tuesday" pour désigner le candidat de chaque parti à la présidentielle. Du côté des républicains, Donald Trump est le grand favori.

C'est le plus important jour de vote aux Etats-Unis après la présidentielle. Ce mardi 5 mars 2024, comme chaque premier mardi de mars de chaque année présidentielle, se tient le "Super Tuesday". Il permet aux électeurs de quinze Etats de désigner le candidat qui représentera les démocrates et les républicains lors de la présidentielle de novembre prochain. L'Alabama, l'Alaska (uniquement pour le Parti républicain), l'Arkansas, la Californie, le Colorado, le Maine, le Massachusetts, le Minnesota, la Caroline du Nord, l'Oklahoma, le Tennessee, le Texas, l'Utah, le Vermont et la Virginie organisent donc une primaire ou un caucus ce mardi. Le territoire des Samoa américaines et l'Iowa feront de même, mais uniquement pour le Parti démocrate.

Super Tuesday : un vote dans 15 Etats

Pour être désigné candidat d'un parti aux Etats-Unis, un prétendant à l'investiture doit obtenir un certain nombre de voix. Près d'un tiers des délégués nécessaires à l'investiture du candidat républicain comme démocrate est en jeu ce mardi. Dans le système électoral américain, en fonction du nombre de voix recueillies lors du "Super Tuesday", les candidats se verront donc attribuer un certain nombre de délégués. Ces délégués s'engagent ensuite à défendre et à voter pour leur investiture officielle.

Le nombre de délégués mis en jeu pour ce Super Tuesday 2024 est important, mais pas suffisant pour qu'un candidat remporte l'investiture dès aujourd'hui. 1 420 démocrates sont affiliés sur 4 672 et 865 républicains sur 4 672. Côté démocrate, le président-candidat Joe Biden est quasiment assuré d'être investi. Aucune opposition sérieuse ne lui fait face, les élections de ce mardi relèvent de la formalité pour l'homme de 81 ans. Chez les républicains, le duel Trump-Haley animera cette journée du Super Tuesday malgré le titre d'ultra favori de l'ex-président.

Une avance considérable pour Donald Trump

Dans le camp conservateur, le grand favori Donald Trump n'a plus qu'une seule adversaire, Nikki Haley, 52 ans. Cette républicaine modérée reste toutefois en retrait de l'ex-président des Etats-Unis. Trump est arrivé en tête de tous les scrutins, sauf à Washington. Selon FiveThirtyEight, le milliardaire est crédité de plus de 75 % des intentions de vote. Alors, les chances de voir Donald Trump perdre la primaire sont extrêmement minces. Les principaux donateurs de Nikki Haley, les frères Koch se sont même retirés. Une preuve supplémentaire de la main-mise de Donald Trump sur cette élection et de la difficulté abyssale de ses concurrents à exister face à lui. 

Élu malgré une éventuelle condamnation ?

Malgré les échecs successifs, Nikki Haley n'a jamais retiré sa candidature. Pourrait-elle apparaître comme le "Plan B" en cas de condamnation de Donald Trump ? L'hypothèse a très peu de chances de se vérifier. En réalité, la Constitution américaine met en avant trois conditions pour prétendre à une élection : être citoyen, avoir 35 ans et avoir résidé aux Etats-Unis pendant au moins 14 ans. Malgré l'ensemble des charges qui pèsent contre lui, Donald Trump pourrait bien être élu "et ce, même s'il se retrouvait en prison" indique Frederick T. Davis, ancien procureur fédéral à Noel York, membre des Barreaux de Paris et New York dans les colonnes de Capital. S'il est reconnu "coupable d'une ou de plusieurs infractions avant le 20 janvier 2025, date à laquelle il prêtera serment en tant que nouveau président des États-Unis (s'il est réélu), il est même possible qu'il soit en prison à ce moment-là" explique-t-il dans la revue Le Club des juristes.

L'ex-ambassadrice de l'ONU Nikki Haley préfère toutefois ne pas s'avouer vaincue avant l'heure. Avec les 40 % de voix récoltées dans son Etat et dans le New Hampshire, la nomination de Donald Trump "n'est pas exactement un couronnement" juge-t-elle. Dans les faits, les défaites cuisantes de cette dernière témoignent de l'avance considérable de Donald Trump. Haley a même perdu dans l'Etat dont elle a été gouverneure, la Caroline du Sud. La candidature de Nikki Haley, si elle ne fait pas d'ombre à Donald Trump cette année pourrait donc servir à préparer le terrain pour la prochaine présidentielle de 2028.