Assurance-chômage : Gabriel Attal seul contre tous, la réforme critiquée même au sein de la majorité

Assurance-chômage : Gabriel Attal seul contre tous, la réforme critiquée même au sein de la majorité Gabriel Attal a dévoilé vouloir mettre en place une réforme de l'assurance-chômage. Cette décision divise de toutes parts, même au sein de la majorité.

Lors de son entretien accordé au journal de 20 heures de TF1, le Premier ministre Gabriel Attal a dévoilé sa volonté de réformer l'assurance-chômage dans l'année. Il souhaite "inciter davantage à la reprise de l'emploi". Cela pourrait passer par une réduction de la durée d'indemnisation qui est aujourd'hui à 18 mois. Gabriel Attal a placé la limite à 12 mois minimum. La deuxième piste qui a été évoquée est celle du temps de travail nécessaire pour pouvoir bénéficier du chômage. La durée de six mois sur les deux dernières années actuellement en place pourrait être allongée. Gabriel Attal voudrait "que les paramètres soient présentés cet été, pour une réforme en automne".

Ce projet de réforme ne fait pas l'unanimité. Même la majorité semble dubitative. Les critiques viennent notamment d'élus du parti présidentiel mais classés vers l'aile gauche de l'échiquier politique. Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale, a, par exemple, appelé le mardi 2 avril à temporiser, rappelant sur Franceinfo que le gouvernement a déjà "réduit la durée d'indemnisation". "Je pense qu'il ne faut pas toucher des paramètres aussi importants aussi rapidement, sans avoir évalué la réforme précédente", a-t-elle précisé. 

Elisabeth Borne, ancienne Première ministre, s'est également étonnée de cette volonté de Gabriel Attal qui, selon elle, contredit l'esprit contracyclique de celle de 2023 car la nouvelle réforme pourrait réduire la durée des allocations alors que le chômage repart à la hausse, selon Le Monde. A gauche, l'opposition fait rage accusant le gouvernement de faire des économies "sur le dos des chômeurs". 

Gabriel Attal persiste et signe

Du côté des Français, la réforme divise aussi. Selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro publié jeudi 4 avril, 54 % sont favorables à la réforme. Toutefois, seulement 45 % pensent que ces mesures seront suffisantes pour réduire le taux de chômage.

Malgré les critiques, Gabriel Attal garde le cap. "J'assume totalement. J'ai été nommé pour agir. Ce n'est pas une réforme d'économie, c'est une réforme d'activité et de prospérité", a déclaré le Premier ministre dans une interview accordée au Monde. Le projet a, en effet, été annoncé où moment où l'INSEE a dévoilé un déficit public de 5,5 % du PIB en 2023. "Je ne cherche pas à diviser les Français, je cherche plutôt à les rassembler. Et je crois que le travail fait partie des valeurs qui rassemblent largement les Français", a alors conclu Gabriel Attal.