8% des occupants de HLM bientôt expulsés ? Le gouvernement part à la chasse aux locataires trop riches

8% des occupants de HLM bientôt expulsés ? Le gouvernement part à la chasse aux locataires trop riches Guillaume Kasbarian, ministre délégué au logement, souhaite accélérer la sortie des logements sociaux pour les locataires qui, avec leurs revenus actuels, ne devraient plus en bénéficier.

Le gouvernement s'attaque au dossier du logement et notamment autour de l'occupation des HLM. Ce jeudi 11 avril, Guillaume Kasbarian, ministre délégué au logement, a expliqué aux Echos que le gouvernement envisage de favoriser la sortie du logement social pour les locataires qui "ont largement dépassé les plafonds de revenus". Le ministre déplore que 1,8 million de ménages qui "candidatent légitimement pour entrer" dans des HLM soient "empêchés de le faire alors qu'il y a des gens au sein du parc social dont la situation a largement changé depuis qu'ils se sont vu attribuer leur logement".

Cela concernerait 8% des personnes bénéficiant de logements sociaux, qui, s'ils formulaient une telle demande aujourd'hui, se la verraient refuser. "Il faut réinterroger la pertinence à continuer à occuper un logement social de ceux qui ont parfois une résidence secondaire en leur possession, et dont le patrimoine, et c'est le sens de la vie, a évolué", a-t-il déclaré. L'objectif est ainsi de mettre fin au logement social "à vie".

Pour éclaircir la situation, le ministre souhaite exiger des bailleurs sociaux une évaluation régulière de la "situation personnelle, financières et patrimoniale" des locataires. Ainsi, le renouvellement du bail ou le niveau du loyer pourront être questionnés. Aujourd'hui, les locataires répondent à une simple "enquête ressources" qui décrit leur situation financière. Si un certain plafond est dépassé, le loyer peut être majoré et s'ils franchissent un second plafond, le bailleur est autorisé dans certains cas à refuser un renouvellement du bail.

Une volonté qui divise

Les maires devraient également obtenir plus de pouvoir en matière d'attribution des logements sociaux. Il faudra toutefois respecter "les objectifs cibles de 20 à 25% de logements sociaux" dans les communes concernées par la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain). Celles qui sont en retard dans la production d'HLM pourraient recourir à des logements intermédiaires, destinés aux classes moyennes. Ces dispositions pourraient être intégrées dans un projet de loi logement qui sera présenté en Conseil des ministres en mai.

Cette volonté du gouvernement ne fait pas l'unanimité. Selon Eddie Jacquemart sur RMC,  président de la Confédération nationale du logement, ce n'est pas la solution. "On rêve de soi-disant chasser les moins pauvres des pauvres mais enfin qu'est-ce qu'on veut dans cette société, il faut accepter qu'il y ait des gens, quand ils ont gagné plus d'argent, ils ont payé des impôts et ils ont le surloyer qui s'applique, donc pourquoi on devrait aujourd'hui leur retirer un logement social". Seule solution selon lui : augmenter le nombre d'HLM.