Des tests de drogue pour les députés ? Un élu met la proposition sur la table
Jeter un pavé dans la marre. Ce mardi 4 février 2025, c'est ce qu'a fait le maire EELV de Grenoble, Eric Piolle, en proposant la mise en place de tests de dépistage anonymes pour les députés, sénateurs et ministres. Par ce procédé, il souhaite "sortir de l'hypocrisie", et combattre le narco-trafic autrement que par la stratégie du "tout répressif", comme indiqué au micro de RMC.
"Vu la propagation de la drogue ces 30 dernières années dans toute la société française, il n'y a pas de raisons que les ministres, les cabinets ministériels et les parlementaires soient en dehors de cette vague", a précisé l'élu, toujours sur le plateau de RMC, ce mardi.
"Il y a déjà eu des affaires de stups au Parlement"
"J'avais proposé de faire des tests salivaires, capillaires et d'urine à l'Assemblée et au Sénat, auprès des ministres, des élus et des personnels politiques. De façon anonyme, pour ne cibler aucune personne. Car il faut se rappeler qu'il y a déjà eu des affaires de stups au Parlement", confiait-il, hier, dans les colonnes du Dauphiné Libéré. "Ce serait un moyen de voir si le problème touche aussi les cercles de décisions, alors que ceux-ci sont censés lutter contre le trafic", abonde-t-il.
Et ce souhait d'Eric Piolle ne date pas d'hier. En effet, l'an dernier déjà, il avait évoqué cette proposition lors d'une audition par la commission d'enquête du Sénat sur le narco-trafic. Cette fois-ci, l'élu s'appuie également sur les conclusions d'une commission parlementaire de janvier dernier, alertant sur des consommations liées à "une forme de gestion du stress ou de maintien de la performance". Sur RMC, ce mardi, le maire de Grenoble met en avant deux chiffres : "un million de consommateurs de cocaïne et plus de 5 millions de cannabis". D'où son souhait de "poser un diagnostic franc" sur le sujet.
La proposition d'un référendum
L'écologiste appelait également fin janvier à un référendum sur la législation du cannabis : Je propose que le président de la République prenne l'initiative de faire un référendum sur le sujet (...) On met de plus en plus de gens en prison et pour autant le trafic est toujours aussi élevé", faisait-il remarquer. Il déplorait aussi "une absence de vision stratégique" dans la lutte contre le trafic de drogue.
Pour rappel, plusieurs parlementaires ont déjà été confrontés une consommation de drogue. Le député de La France insoumise Andy Kerbrat a été arrêté en flagrant délit d'achat de produits stupéfiants, et Louis Boyard, élu insoumis du Val-de-Marne avait reconnu avoir déjà acheté de la drogue. L'ex-député Renaissance, Emmanuel Pellerin, avait de son côté reconnu avoir consommé de la cocaïne malgré la fermeté des politiques gouvernementales sur l'usage des drogues.