Emmanuel Pellerin : le député LREM exclu pour avoir consommé de la cocaïne ?

Emmanuel Pellerin : le député LREM exclu pour avoir consommé de la cocaïne ? Le député de la majorité Emmanuel Pellerin a reconnu avoir consommé de la cocaïne malgré la fermeté des politiques gouvernementales sur l'usage des drogues. Ces révélations pourraient conduire à l'exclusion de l'élu du parti présidentiel.

[Mis à jour le 26 janvier 2023 à 21h22] Voilà une affaire dont Emmanuel Macron se serait bien passé... Le président de la République a du mal à faire accepter la réforme des retraites et est confronté à des grèves, il va également devoir composer avec un autre cas... Le député Renaissance (anciennement La République en marche) des Hauts-de-Seine Emmanuel Pellerin a vu sa consommation de cocaïne révélée au grand public dans une enquête de Médiapart publiée le 25 janvier. Un petit secret qui risque de coûter cher à l'élu francilien compte tenu de la tolérance zéro sur les drogues affichée par le gouvernement. C'est aussi la réaction de l'exécutif qui est attendue au tournant et celle-ci ne devrait pas tarder : le cas d'Emmanuel Pellerin et sa possible exclusion doivent être examinés le lundi 30 janvier selon les déclarations du parti d'Emmanuel Macron à l'AFP.

Une exclusion temporaire ou définitive ? C'est toute la question, mais si le député des Hauts-de-Seine et avocat spécialisé en droit de la santé reste actif dans les rangs de la majorité, il peut être certain que cette affaire lui collera à la peau longtemps. "Si les faits sont avérés, ils portent gravement atteinte à l'image du Parlement mais aussi du parti dont il est adhérent", a jugé le porte-parole de Renaissance, Loïc Signor auprès de l'AFP. Et le politique de renchérir : "[Les faits] sont aussi contraires en tout point aux valeurs que défend Renaissance. [...] Nous en tiendrons toutes les conséquences lors du bureau exécutif qui se réunira ce lundi, et où Stéphane Séjourné proposera son exclusion immédiate". Quoi qu'il en soit, une enquête a été ouverte pour usage de produits stupéfiants par le parquet de Nanterre, rapporte Le Parisien. Elle va être menée par la sûreté territoriale des Hauts-de-Seine.

Le député Emmanuel Pellerin, consommateur régulier de cocaïne

Emmanuel Pellerin a entamé sa carrière politique il y a peu et est entré à l'Assemblée nationale lors des élections législatives de 2022. Depuis, les travers du député affecte tout le parti et les incohérences entre les positions de la majorité et les comportements individuels peuvent être sujettes à la critique. Selon les révélations de Médiapart, l'avocat spécialisé en droit de la santé a régulièrement consommé de la cocaïne avant de siéger au Palais Bourbon et à quelques occasions l'homme aurait de nouveau consommé des drogues depuis son élection.

Devant le journal d'investigation, l'élu des Hauts-de-Seine a d'abord assuré que sa consommation de drogue, qui était strictement "occasionnelle" d'après ses dires, s'était arrêtée nette lors de son entrée en politique en 2021. "Je ne prends pas de drogue depuis ma campagne. [...] Je ne suis pas un élu de la République qui se drogue." Un discours qui a changé devant les éléments à disposition de nos confrères. Emmanuel Pellerin a alors reconnu avoir consommé des stupéfiants après sa victoire aux législatives le 19 juin 2022. Et d'admettre finalement un arrêt de sa consommation de drogue le 23 juillet 2022 : "J'ai repris de la drogue le week-end où on a fêté mon investiture au mois de juillet et après c'était terminé".

Le parti présidentiel en croisade contre les drogues

Les révélations sur la consommation de cocaïne d'Emmanuel Pellerin posent question quand elles sont mises en parallèle avec la stratégie de tolérance zéro sur les drogues défendue par Emmanuel Macron depuis son premier quinquennat. Pas plus tard qu'en octobre 2022, le chef de l'Etat avait assuré lors d'une interview sur France 2 que la "lutte contre les stupéfiants" était un des "grands combats" à mener. Une position largement partagée par les membres du parti et qui a, à plusieurs reprises, permis de s'attaquer à l'opposition. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a lui aussi régulièrement affirmé son opposition à toutes les politiques allant dans le sens de la légalisation des drogues. Le locataire de la place Beauvau est même allé plus loin en juin 2022 sur le plateau de France 3 en estimant que pour tous les problèmes liés aux drogues "le premier responsable, c'est le consommateur. S'il n'y avait pas de consommateurs, il n'y aurait pas de trafics".

Traitement de faveur pour Emmanuel Pellerin ?

Avec les discours tenus par le parti présidentiel depuis plusieurs années, difficile pour le député des Hauts-de-Seine de rester légitime dans sa stature politique. D'autant plus que ne pas appliquer la règle – en France la consommation de cocaïne est un délit passible d'un an d'emprisonnement et de 3 750 euros d'amende – avec autant de fermeté sur un élu de la majorité serait mal perçu par l'opposition et les Français.

Pas sûr donc que le gouvernement prenne le risque d'accorder un traitement de faveur à Emmanuel Pellerin déjà épinglé moins d'un an après sa prise de poste à l'Assemblée nationale. Lequel est d'ailleurs un ami de Thierry Solère, un conseiller proche d'Emmanuel Macron dont le nom a été accolé à des affaire judiciaires pour détournement de fonds publics et trafics d'influence présumés. L'ancien député des Hauts-de-Seine qui avait renoncé au dernier moment à se représenter aux législatives 2022 à cause de ces affaires avait suggéré et appuyé la candidature de son ami d'enfance, Emmanuel Pellerin. Cette affaire de cocaïne, si elle est mal traitée, pourrait être une nouvelle illustration de la politique du deux poids, deux mesures qui a déjà été reprochée à Emmanuel Macron.