"Je vais t'écraser la tête !" Rima Hassan maltraitée et menacée en Israël, selon deux témoignages
Menaces, privation d'eau et de nourriture, violation de l'indemnité parlementaire… Le cas de Rima Hassan inquiète. L'eurodéputée (LFI) franco-palestinienne fait partie des douze passagers du Madleen, le voilier humanitaire qui faisait route vers Gaza avant d'être interpellé par l'armée israélienne dans la nuit de dimanche à lundi.
Les passagers ont été redirigés vers Israël afin d'être expulsés vers leur pays d'origine. Mais pour cela, comme le racontent des témoins, il faut aux passagers signer des documents d'expulsion aux nombreuses conditions, comme le fait de ne plus revenir en Israël. Des documents que refusent encore de signer certains passagers, parmi lesquels Rima Hassan, dont les proches dénoncent la détention.
Des témoins racontent
Parmi les passagers qui ont signé ces documents et qui sont donc rentrés en France, il y a le médecin Baptiste André. Arrivé à Paris mardi soir, il a tenu à témoigner du traitement de ses compagnons par les forces israéliennes auprès de France Inter : "Je n'ai pas les qualifications juridiques pour préciser ce qui s'est passé, mais il y a eu des actes de maltraitance". Il précise tout de même qu'il n'a pas été témoin "d'actes de violence physique".
Baptiste André parle également de la privation de sommeil subie par les passagers et principalement la militante écologiste Greta Thunberg : "Dès qu'elle s'endormait, les services de l'immigration venaient la réveiller". Selon lui, la musique "était aussi mise à fond et les services de l'immigration dansaient devant nous", sans compter "les moqueries". Il décrit aussi un difficile accès à l'eau et à la nourriture ainsi que l'absence totale d'accès à des sanitaires.
Il y a également le journaliste pour la chaîne qatarie Al Jazeera, Omar Faiad. Lui aussi est arrivé en France mardi et il a décrit le traitement subi par Rima Hassan. Si lui a bien signé les fameux documents, ce n'est pas le cas de l'eurodéputée. "Ceux qui n'ont pas signé le document ont été menacés. Par exemple, la députée Rima Hassan est toujours là-bas. Elle refuse de signer les documents. J'ai entendu un officier la menacer directement : 'Je vais t'écraser la tête contre le mur si tu ne signes pas et nous gérerons ça à notre manière'."
Le journaliste assure également que les mauvais traitements ont aussi été infligés aux personnes qui ont signé ces documents : "Même après avoir signé le papier, ils ont essayé de nous épuiser autant que possible avant notre départ. Ils nous ont enfermés dans des pièces très exiguës."