Gouvernement Lecornu 2 : deux poids lourds déjà virés de la liste des ministres, quand aura-t-on le casting ?  

Gouvernement Lecornu 2 : deux poids lourds déjà virés de la liste des ministres, quand aura-t-on le casting ?   Sébastien Lecornu a été de nouveau chargé par Emmanuel Macron de former un gouvernement ce vendredi soir. Pour accepter un retour à Matignon, il a imposé ses conditions, notamment sur la liste des ministres.

"Incroyable", diraient certains. Sébastien Lecornu a de nouveau été nommé Premier ministre ce vendredi 10 octobre par Emmanuel Macron, qui avait pourtant accepté sa démission lundi matin. Le gouvernement Lecornu II est donc en marche et pourrait être annoncé dès ce week-end, probablement dimanche, avant que le budget 2026, urgence absolue du moment, soit déposé dès lundi au Parlement

"Le Président de la République a nommé Sébastien Lecornu Premier ministre, et l'a chargé de former un Gouvernement", a indiqué laconiquement le communiqué de presse publié par l'Elysée tard dans la soirée de vendredi, comme un écho à celui publié le dimanche précédent. Tout juste a-t-on appris dans la presse que le nouveau Premier ministre a "carte blanche", selon des fuites de l'entourage d'Emmanuel Macron.

Le gouvernement Lecornu II sera donc le gouvernement de Sébastien Lecornu et pas celui d'un autre. Dès vendredi soir, Le Figaro a assuré qu'"avant d'accepter d'être maintenu à Matignon, Sébastien Lecornu aurait imposé ses conditions à Emmanuel Macron". Celui qui se présentait mercredi sur France 2 comme un "moine soldat", au service de l'Etat avant tout, et qui certifiait que sa "mission" était "terminée", aurait expliqué à ses proches avoir accepté de revenir à la tête du gouvernement "par devoir". Mais pas sans quelques garanties.

Pas de candidat putatif à la présidentielle dans le gouvernement Lecornu II

Avant de former son second gouvernement en une semaine à peine, Sébastien Lecornu aurait en effet exigé "que son prochain gouvernement soit expurgé des candidats putatifs à la présidentielle. Sans aucune exception", écrit encore Le Figaro. Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur démissionnaire et président de LR, qui avait provoqué la chute du premier gouvernement Lecornu dimanche dernier en s'insurgeant contre la nomination de Bruno Le Maire, semble donc d'emblée écarté.

Ce gouvernement Lecornu bis ne devrait pas non plus compter dans ses rangs le ministre de la Justice sortant Gérald Darmanin, qui ne cache plus ses ambitions présidentielles lui non plus. Sébastien Lecornu "considère que c'est nécessaire pour permettre son ultime objectif : le vote du budget. Il ne se donne aucun autre horizon que celui-ci à ce stade", ajoute le quotidien, qui assure que le gouvernement reste éphémère par essence, le Premier ministre se bornant pour l'instant à "une mission de trois mois".

Pas de ministre PS, mais des ministres LR encore possibles

Malgré la mise à l'écart de fait de leur chef Bruno Retailleau, des membres des Républicains pourraient néanmoins se joindre au gouvernement Lecornu. Vendredi soir, lors d'une visioconférence organisée par Laurent Wauquiez, les députés du groupe Droite Républicaine se sont exprimés très largement en faveur d'un soutien à la future équipe gouvernementale, par 41 voix sur 50 députés.

Alors que la nomination d'un Premier ministre de gauche à un temps (et peu de temps) fait son chemin, la présence de ministres PS dans le deuxième gouvernement Lecornu semble en revanche exclue. "Jamais le Parti socialiste n'a conclu de deal pour cette nomination. Nous sommes et restons un parti d'opposition", a réagi sur X la porte-parole du PS, Dieynaba Diop, ajoutant qu'Emmanuel Macron "insulte ce soir les Françaises et les Français" en renvoyant Lecornu à Matignon. Un  retour jugé comme une "ultime provocation". En quittant l'Elysée vendredi après-midi, le premier secrétaire du PS Olivier Faure avait indiqué qu'il n'y avait "aucune garantie de non-censure" de la part de ses troupes.

Sébastien Lecornu a pourtant accepté de reprendre les rênes d'un gouvernement avec une seconde condition : que tous les sujets puissent être remis sur la table et discutés avec les oppositions, dans le respect du débat parlementaire. La réforme des retraites vient cette fois immédiatement à l'esprit, ce qui expliquerait la prise de distance d'Edouard Philippe qui a mis en suspens la participation d'Horizons au gouvernement.

Quelle liste de ministres après l'explosion su socle commun ?

Sans les ténors de la droite, sans candidat putatif à la présidentielle et sans membre du parti du maire du Havre, la liste des ministres devrait faire la part belle aux reconductions du gouvernement Lecornu Ier du nom, et sans doute à des profils techniques plus qu'à des figures politiques de premier plan. Mais alors que le "socle commun" des macronistes, des centristes et de la droite Macron-compatible semble avoir éclaté désormais, même certains compagnons de route du chef de l'Etat depuis 2017 semblent hors course.

"Je ne comprendrais pas qu'il y ait une renomination d'un Premier ministre macroniste", avait par exemple prévenu Agnès Pannier-Runacher, macroniste de la première heure et ministre de la Transition écologique démissionnaire avant la reconduction de Sébastien Lecornu. A l'inverse, Elisabeth Borne a adressé ses "félicitations" à Sébastien Lecornu pour son renouvellement en tant que premier ministre. "Je lui réitère mes vœux de succès face aux défis majeurs du pays. L'heure est plus que jamais à bâtir des compromis pour répondre aux attentes de nos concitoyens et faire avancer le pays". Elle avait été maintenue à l'Education nationale la semaine passée.