Faut-il fermer les écoles face à l'épidémie de bronchiolite ?
L'épidémie de bronchiolite est toujours responsable de milliers de contaminations et d'hospitalisations de jeunes enfants. Pour limiter le nombre de nouveaux cas et soulager les hôpitaux, une pédiatre bretonne suggère de fermer les école.
L'épidémie de bronchiolite ne faiblit pas. Les services d'urgence ont vu défiler plus de 8 500 enfants de moins de deux ans atteints du virus en une semaine, selon le dernier bilan de Santé publique France publié le 7 décembre 2022. Presque 3 000 de ces jeunes patients ont été hospitalisés. Les chiffres sont impressionnants et même si selon l'autorité sanitaire la situation semble se stabiliser les indicateurs épidémiques restent très élevés. Signe que le virus continue de se propager à vitesse grand V dans la quasi-totalité des régions de France métropolitaine. En Bretagne, Véronique Despert, la cheffe du service pédiatrique du CHU de Rennes, tire la sonnette d'alarme et juge nécessaire que des mesures plus importantes soient prises pour enrayer l'épidémie. Parmi les solutions potentielles, la professionnelle de santé évoque même la fermeture temporaire des établissements scolaires dans les colonnes du Télégramme.
La situation épidémique est "hypergrave" selon la pédiatre qui estime que pour éviter que la situation empire "il faut jouer sur le flux des entrées, c'est-à-dire la circulation épidémique". Or, les écoles favorisent les contaminations entre enfants. "Les enfants attrapent le virus à l'école et le transmettent à leur petit frère ou leur petite sœur", insiste Véronique Despert. Son avis est donc catégorique : "Il faut réfléchir à fermer les écoles dès maintenant. [...] Il faut aussi arrêter les réunions de famille. D'un point de vue scientifique, il n'y a pas d'autres moyens". Les deux injonctions paraissent toutefois difficilement imaginable à quelques jours des vacances et des fêtes de fin d'années.
Fermer les établissements scolaires est en plus une mesure radicale que le gouvernement ne peut pas prendre à la légère. La fin des cours avait déjà posé problème durant la crise sanitaire du Covid-19 ou le confinement. Et les récentes annonces du ministre de l'Education nationale Pap Ndiaye sur la fermeture des écoles pendant une demi-journée en cas de coupure ont suscité la colère et les inquiétudes des parents et des syndicats de l'enseignement. Reste que la situation est très critique dans les hôpitaux qui font face à une triple épidémie avec les trop nombreux cas de bronchiolite et la grippe également plus forte cette année qui s'ajoute à la neuvième vague de Covid-19.