Wegovy : déjà des inquiétudes sur l'utilisation de ce traitement anti-obésité

Wegovy : déjà des inquiétudes sur l'utilisation de ce traitement anti-obésité Le Wegovy, un traitement anti-obésité, est disponible en France depuis le 8 octobre. Sa réputation a été influencée par ses points communs avec l'Ozempic, un antidiabétique à l'usage détourné pour perdre du poids.

Au moins huit millions de personnes sont concernées par l'obésité en France, un chiffre en constante progression depuis vingt ans. Face à cette situation, de nombreux médicaments anti-obésité ont vu le jour tels que le Mounjaro ou le Saxenda. Et depuis le 8 octobre 2024, un nouveau traitement est présent sur le marché français après avoir été approuvé par les autorités sanitaires : le Wegovy du laboratoire pharmaceutique danois Novo Nordisk. Son principe actif, le sémaglutide, est utilisé contre le diabète de type 2 en imitant une hormone intestinale, l'insuline. Cette hormone agit sur plusieurs mécanismes en réduisant et en régulant la glycémie, l'appétit et la satiété. Pour faire simple, il diminue la prise alimentaire et l'appétence pour les aliments gras. 

Wegovy, un médicament pas sans danger

Le Wegovy fonctionne de la même façon que l'Ozempic, un antidiabétique dont la popularité grandit de jour en jour. De nombreuses célébrités, comme le milliardaire Elon Musk, ont fait la promotion de ce médicament pour ses vertus amaigrissantes, sans jamais mentionner ses multiples effets indésirables : troubles gastro-intestinaux, pancréatites, hypoglycémies... Et la France n'a pas été épargnée par cette vague d'intérêt pour l'Ozempic puisque, selon les autorités sanitaires, presque 2000 patients l'utilisent sans être diabétiques, soit environ 1% des prescriptions délivrées. Face à une telle demande mondiale, l'Ozempic est prévu en disponibilité limitée jusqu'en 2025.

La seule différence entre ces deux médicaments réside dans le dosage en sémaglutide du Wegovy. Ce dernier a été augmenté pour correspondre aux objectifs de perte de poids du produit. Au vu de ces prétentions, le nutritionniste, Pascal Nourtier, évoque un risque élevé de dérives relatif à la prescription du médicament : "Certaines personnes vont aller chez leur médecin pour se le faire prescrire, sans se rendre compte des dangers potentiels sur leur santé. Ils vont maigrir en très peu de temps, puis se relâcher et reprendre tout le poids perdu." Selon une enquête nationale de l'Anses en 2011, 45 % de femmes sans surpoids, dont 15 % sont minces (avec un indice de masse corporel inférieur à 22) avaient suivi un régime dans l'année. De quoi interroger les motivations et l'utilisation faite du médicament par une partie de la population favorisant le culte du corps au prix de la santé physique. 

Un traitement sous condition

Selon les réglementations en vigueur en France, ce traitement par injection hebdomadaire est réservé aux personnes de moins de soixante-cinq ans dont l'indice de masse corporelle est supérieure à 35 kg/m2, qui équivaut à un état d'obésité sévère. Il n'est indiqué qu'en cas d'échec de prise en charge nutritionnelle. En parallèle, le patient doit pratiquer une activité physique régulière et suivre un "régime hypocalorique, hyper protidique et riche en fibre", souligne Pascal Nourtier. 

Non remboursée par la sécurité sociale, le Wegovy est facturé entre "entre 9 et 12 euros par jour", soit entre 274 et 365 euros par mois selon la filiale française du laboratoire. L'entreprise Novo Nordisk espère tout de même reprendre les négociations de prix avec les autorités de santé pour une prise en charge dès 2025. Pour Pascal Nourtier cependant, ce médicament n'est pas une réponse suffisante face à l'augmentation des cas d'obésité en France : "Cela peut-être une solution individuelle pour aider certains patients toujours motivés malgré les échecs. Du reste, tout doit passer par l'éducation : il faut reprendre dès l'enfance les règles de l'hygiène alimentaire. Pour éradiquer l'obésité, il faut reprendre le problème à la base."

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