Outre les résultats des dernières élections prud'homales délivrés par le ministère du Travail, ce dossier présente le nombre d'adhérents déclaré par chaque syndicat. En 2007, ces données ont été contestés par une étude de deux chercheurs (Dominique Andolfatto et Dominique Labbé), financée par la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), elle même dépendante du ministère du Travail. Ces chiffres, beaucoup moins élevés que ceux des syndicats, ont aussi été présentés dans ce dossier.
A ces données, a enfin été ajouté le pourcentage des établissements dans lesquels les syndicats sont représentés par des délégués syndicaux (chiffres Dares - 2005). Seuls les établissements de plus de 20 salariés ont été pris en compte. Ainsi, on sait que la CGT est présente dans 19 % des entreprises de plus de 20 salariés, tout comme la CFDT. FO compte quant à elle des délégués syndicaux dans 13 % des établissements, la CFTC dans 7 %, la CFE-CGC dans 8 % et les autres syndicats dans 4 %.
La représentativité des syndicats en question
Au vu de ces derniers chiffres comme de la controverse sur les effectifs, la représentativité des syndicats semble donc bel et bien en question. Depuis 1966, cinq syndicats étaient considérés comme "représentatifs" au niveau national, selon une "présomption irréfragable" : la CGT, la CFDT, FO, la CFTC et la CFE-CGC. Une position critiquée qui leur permettait d'être représentatifs dans n'importe quelle entreprise et de participer à des négociations nationales ou de branches. Pour s'implanter, les autres syndicats devaient en revanche prouver leur représentativité au niveau de la branche ou de l'entreprise.
La loi du 20 août 2008 supprime cette "présomption irréfragable". Chaque syndicat devra désormais, à son niveau, prouver sa représentativité. Pour désigner un délégué syndical dans une entreprise, il devra, au préalable, avoir recueilli au moins 10 % des suffrages au premier tour des élections professionnelles (comités d'établissement, délégation unique du personnel ou délégués du personnel). Dans les branches et au niveau interprofessionnel, ce seuil est fixé à 8 %.
Dans ce contexte, les résultats des élections prud'homales 2008, même s'ils n'entrent pas en compte dans le calcul de la nouvelle représentativité, étaient, pour les syndicats, un moyen d'évaluer leur force. Or seulement 25,5 % des 19 millions de salariés appelés à voter ont participé au vote. L'abstention a ainsi atteint le taux inédit de 74,5 %, le plus fort depuis la création du vote. Celle-ci était de 36,8 % en 1979 et de 67,3 % en 2002.
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