Abattoir d'Alès : comment les animaux sont abattus dans les autres abattoirs ?
[Mis à jour le 16 octobre à 0h01] La France est sous le choc après la diffusion par l'association L214 d'une vidéo tournée dans l'abattoir d'Alès, dans le Gard. Sur les images, on aperçoit des animaux découpés avant même d'avoir été étourdis. La mairie a décidé de fermer provisoirement l'établissement et une enquête préliminaire a été ouverte, ce jeudi, par le parquet d'Alès sur des "faits d'actes de cruauté et mauvais traitements sur animaux". Cette affaire soulève aujourd'hui de nombreuses questions. Est-ce un cas isolé ? Comment se passe l'abattage des animaux dans les autres abattoirs de France ?
Au niveau européen, un texte encadre l'abattage des animaux dans les 28 États membres. La mise à mort "provoque douleur, peur, détresse et autres formes de souffrance", détaille en préambule le règlement communautaire qui est entré en vigueur en janvier 2013. Toutes les mesures doivent être prises pour les atténuer, précise le texte qui fixe ensuite une série de règles à appliquer. Parmi elles, la propreté et la sécurité des lieux d'abattage. Sont également encadrés les méthodes et le contrôle de l'étourdissement tout comme le matériel utilisé pour l'effectuer. Autre mesure : la nomination d'un responsable du bien-être animal qui doit veiller à l'application de ce règlement.
Le Figaro a posé la question des conditions d'abattage dans les abattoirs à Anne de Loisy, journaliste indépendante, auteure de "Bon appétit. Quand l'industrie de la viande nous mène en barquette". "Pas du tout surprise" par les images de l'abattoir d'Alès, sa réponse est sans appel : les "égorgements mal faits (...) les animaux malades et mourants sur la chaîne d'abattage" seraient, selon elle, monnaie courante dans les abattoirs. À plusieurs reprises, l'Office alimentaire et vétérinaire, qui veille au niveau européen au respect des règles en matière alimentaire et de santé animale, aurait alerté sur le caractère récurrent des manquements au respect de la protection des animaux.
En France, il existe 263 abattoirs. Difficle de savoir si les conditions d'abattage sont identiques, meilleurs ou pires que dans celui d'Alès. Le ministère de l'Agriculture les classe selon leur conformité avec la loi sur échelle de 1 à 4. Comme le rappelle le Figaro, celui d'Alès est positionné en classe 2 et un contrôle sanitaire avait été mené dans cet établissement en septembre dernier. Si des manquements ont été observés, "nous n'avons jamais constaté de manquements tels que ceux de la vidéo", a assuré au quotidien le responsable du service sécurité sanitaire des aliments au sein de l'organisme public en charge des contrôles.