Abattoir bio le Vigan (Gard) : l'intégralité de la vidéo dévoilée par L214

Abattoir bio le Vigan (Gard) : l'intégralité de la vidéo dévoilée par L214 ABATTOIR LE VIGAN - L'association de protection animale L214 a publié une vidéo tournée en secret dans un abattoir certifié bio dans la commune de Le Vigan, dans le Gard. Nouveau scandale dans l'industrie agroalimentaire...

[Mis à jour le 23 février 2016 à 14h07] L'association avait déjà révélé les pratiques d'un abattoir à Alès, il y a environ quatre mois, soulevant une vague d'émotion sur le Web et au-delà, parvenant même à faire fermer provisoirement l'établissement. Cette fois, L214, association de défense animale, a filmé en secret les pratiques d'un abattoir du Vigan, dans le Gard, et dévoilé une vidéo d'un peu plus de quatre minutes, toujours aussi insoutenable. Comble de l'horreur : l'abattoir est certifié bio par Ecocert. Ce qui n'empêche pas les animaux d'y être tués dans d'horribles souffrances. Les images de L214 sont commentées par Nili Hadida, chanteuse du groupe Lilly Wood and The Prick. Tournées "entre mai 2015 et février 2016", elles montrent plusieurs violations présumées de la réglementation européenne, un matériel obsolète avec des ratés dans l'étourdissement des bêtes, mais aussi les pratiques inhumaines voire sadiques du personnel, qui s'amuse de cette souffrance des bêtes.

VIDEO - Voici l'intégralité de la vidéo dévoilée par L214. Attention, la vidéo ci-dessous comporte des images choquantes.

"Animaux : une nouvelle vidéo choc accablante contre un abattoir bio du Gard"

Sur la vidéo de L214, on voit ainsi des bouchers forcer des moutons à pénétrer dans le couloir de la mort en usant de coups violents ou en les jetant violemment contre les barrières, puis s'amuser à les électrifier sans réellement les assommer. Des sévices sont aussi constatés sur des cochons qui reçoivent des coups d'aiguillon électrique sur la tête et sont électrifiés pendant de longues secondes (alors qu'une seule devrait suffire) avant d'être égorgés, la tête encore fumante, à moitié conscients. Comme à Alès, on voit encore des bovins reprendre conscience alors qu'ils sont suspendus à la chaîne d'abattage sans que cela n'inquiète le moins du monde le personnel présent. Pendant quatre minutes trente interminables, des coups divers pleuvent aussi sur les bêtes. Et les salariés de rire de leurs trouvailles toujours plus sordides.

La vidéo est particulièrement dure pour le consommateur, mais aussi pour le secteur. Car ce n'est pas un abattoir de type industriel qu'a pris pour cible L214, mais un abattoir à taille humaine, de circuit court, agréé, certifié, et ventant même dans sa communication les formations suivies par son personnel pour le bien être animal. La conclusion de l'association est cinglante : "Même dans un abattoir bio, des animaux perdent la vie dans d'atroces souffrances. Il n'y a pas de viande heureuse..."

L'abattoir du Vigan fermé "à titre conservatoire"

Le procureur de la République d'Alès, qui a reçu une "plainte de l'association L214 dénonçant des faits de sévices graves, mauvais traitements sur animaux et violation de la réglementation relative à l'abattage", a annoncé dans la journée l'ouverture d'une enquête préliminaire. L'abattoir a été fermé "à titre conservatoire" par les élus qui en ont la charge (il s'agit d'un abattoir intercommunal). Le personnel a été "suspendu jusqu'à nouvel ordre". L'enquête sera menée par la brigade nationale d'enquêtes vétérinaires et phytosanitaires, en co-saisine avec la brigade des recherches de la gendarmerie du Vigan, précise le procureur à l'AFP. Par communiqué et sur RTL à la mi-journée, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a condamné "avec la plus grande fermeté ces pratiques intolérables et a immédiatement diligenté une enquête de la Brigade nationale d'enquête vétérinaire et phytosanitaire".

"Il y aura une enquête au niveau de nos services à nous, et ensuite, comme il y a là des manquements graves, une enquête du procureur a été enclenchée", a détaillé le ministre à la radio. "Les choses vont être très vite mises en œuvre, et en tout cas les sanctions seront prises. Il y a des images qui ont été évidemment choquantes et parfaitement inadmissibles."