Revenge porn : le phénomène des photos porno sur Facebook explose
C'est devenu un véritable phénomène de société en quelques années à peine. La mise en ligne de photos et de vidéos de personnes nues, dans des positions suggestives voire en plein ébats amoureux, sans leurs consentement, est devenue une pratique de plus en plus répandue. Les dernières études publiées sur le sujet, baptisé "revenge porn", donnent le tournis. Une enquête du Data & Society Research Institute et du Center for Innovative Public Health Research, effectuée il y a quelques mois, révélait qu'aux Etats-Unis, 2% des personnes interrogées se déclaraient victimes de ce type de pratique, 3% reconnaissaient en avoir été menacées.
Au total, 10,4 millions d'Américains font face à ce problème, qui cible surtout les 15-29 ans : 6% des femmes et 4% des hommes dans cette classe d'âge. Et les chiffres du revenge porn explosent chez les personnes dont l'orientation sexuelle est minoritaire : parmi les sondés homosexuels ou bisexuels, le taux de victimes monte à 7%, et 15% disent avoir subi des menaces. Une étude relayée par la BBC en 2015, faite auprès des Britanniques, indiquait que dans 61% des cas, les victimes n'ont entrepris aucune démarche contre la personne ayant mis les images en ligne, faute de preuve impliquant les suspects. Cette étude démontrait aussi que 68% de ce contenu a été partagé sur Facebook, 12% sur Instagram, 5% sur Snapchat.
Donner ses photos ou images compromettantes à Facebook, la bonne solution ?
Comment se protéger si l'on pense être susceptible d'être victime de revenge porn ? Facebook a mis en place une procédure qui semble ingénieuse, mais qui à de quoi surprendre : donner de soi-même les images qu'on ne souhaite pas voir mises en ligne. L'idée est actuellement testée par le réseau social en Australie.
Le process est bien balisé : l'internaute doit d'abord donné son contenu - des photos ou vidéos intimes - à la "eSafety Commission", l'organisme public qui veille à la bonne sécurité des données informatiques dans le pays ; puis, dans un second temps, les envoyer à Facebook via Messenger. Facebook s'engage à marquer ces photos ou vidéos pour les identifier, afin qu'aucun autre utilisateur ne puisse les utiliser sur le réseau social. Ce programme devrait très bientôt concerner la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et le Canada. Et le dispositif pourrait être suggéré en France s'il est jugé concluant.