Qui est Sami C. ? Ce qu'on sait du frère du tueur présumé de Strasbourg
Le tireur présumé de l'attaque de Strasbourg est toujours recherché par les autorités ce mercredi. De nouvelles informations laissent penser que Chérif C. n'aurait pas agi seul. Les autorités françaises fortement mobilisées recherchent en effet aussi son grand frère, Sami C., âgé de 34 ans. Selon les informations de l'agence de presse allemande DPA, "les autorités allemandes présument que l'homme suspecté d'avoir perpétré l'attaque de Strasbourg est en fuite avec son frère Sami C." Les deux hommes appartiendraient au milieu islamiste et seraient classés en France comme radicalisés. Le Frankfurter Allgemeine précise que leurs noms ne figurent pas dans les dossiers du danger islamiste en Allemagne. Le Stern dit ignorer pour le moment si les frères étaient en contact avec des membres du milieu salafiste allemand. Après que l'information de la recherche des deux frères a été confirmée par la direction de la police fédérale en Allemagne, la région de la Sarre et celle de la Rhénanie-Palatine font l'objet de contrôles renforcés.
Aucune photo du suspect ne doit être diffusée
Chérif C est suspecté d'avoir ouvert le feu à proximité du marché de Noël de Strasbourg. Il est également poursuivi pour un braquage qui aurait mal tourné à l'été 2017. Dans le cadre de cette enquête, une perquisition a eu lieu à son domicile en son absence le matin même de l'attaque. Chérif C., connu des services de police pour des faits de droit commun, est fiché S depuis 2016 par la DGSI. Pour ne pas perturber le travail des enquêteurs, cela fait partie des seules informations que les autorités ont accepté de diffuser. Les médias et la police n'ont en effet pas diffusé la photo de l'auteur présumé de l'attaque, ni même celle de son frère. Un choix parfois mal compris des internautes.
Yves Lefebvre , secrétaire général du syndicat Unité-SGP Police FO, a apporté sur LCI des explications au choix des autorités. Il explique qu'à ce stade de l'enquête, diffuser la photo du suspect serait "la pire bêtise" à commettre. Chaque Strasbourgeois serait en effet potentiellement capable de se transformer "en justicier". Chérif C deviendrait ainsi "le 'wanted' pris en chasse par des justiciers amateurs" et cela serait "particulièrement dangereux", a t-il ajouté. De plus, la diffusion de la photo du suspect principal de l'attaque "accentuerait un climat anxiogène" déjà palpable à Strasbourg.
Certains médias locaux comme les Dernières nouvelles d'Alsace ont cependant dérogé à la règle de ne pas diffuser des éléments de l'identité du tireur. Le journal régional s'en est par ailleurs justifié sur son site. Il a expliqué qu'en principe, en effet, le droit leur interdisait de diffuser l'identité d'un suspect mais qu'"eu égard aux circonstances exceptionnelles," le quotidien "s'est arrogé le droit de diffuser le nom du tireur". Les circonstances exceptionnelles peuvent notamment être expliquées par l'émergence de thèses complotistes et conspirationnistes sur les réseaux sociaux. Les médias étrangers aussi, ne répondant pas aux mêmes contraintes que les médias français, ont choisi de publier l'identité du tireur présumé.